S’il est un peu tard pour revoir à la hausse les prévisions du prix du lait ce printemps, certains signaux esquissent une éclaircie, même si rien n’est acquis. La stabilisation du marché des ingrédients laitiers semble se confirmer. « La semaine 19 [début mai] marque un sursaut des cotations (1) du beurre et de la poudre maigre, respectivement de 60 et 100 €/t », note Gérard You, de l’Institut de l’élevage (Idele), le 14 mai. En mars, les exportations françaises de produits laitiers sont finalement en croissance sur un an.
Le mois d’avril signe, en revanche, la fin de l’ascension de la collecte. En progression de presque 2 % en début d’année par rapport à 2019, les livraisons accusent un repli de 0,8 % à la fin du mois. De quoi relâcher la pression sur les chaînes de transformation. « Les appels à la modération des laiteries et du Cniel n’en sont pas la seule explication, précise l’expert. La météo du mois d’avril, chaud et sec, et le recul de cheptel ont également joué. »
Le lait bio se porte bien
« La filière bio se caractérise par un mix-produit plutôt favorable au confinement », indique Benoît Baron, de l’Idele. De fait, 50 % du lait bio français est transformé en lait UHT, beurre et crème conditionnée, des produits dits de « première nécessité ». Inversement, seulement 9 % du lait bio part sous forme de fromages, contre 33 % au niveau de la collecte nationale. « Les débouchés du lait bio dépendent peu de l’export et de la restauration collective », ajoute l’économiste. Un atout au vu des difficultés logistiques rencontrées sur ces segments pendant la crise sanitaire.
« Il n’y a pas de menace forte qui pèse sur le marché du lait bio, conclut Benoît Baron. Son prix reste sur des bases élevées, au prix toutefois de la régulation des volumes. »
(1) Cotations françaises Atla (Association de la transformation laitière française).