Aides bio Une question de budget ou de volonté ?
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Du sous-engagement des Régions au désengagement de l’État, la Fnab dénonce des arbitrages plus politiques que budgétaires.
L’instruction de la campagne 2015, qui s’achève, le confirme : il y aura à peine de quoi financer les dossiers bio 2015 et 2016. Et encore, grâce aux rallonges consenties et à des arbitrages qui ne font pas l’unanimité. Selon la Fnab, le budget bio global de la période 2015-2020 est consommé à 88 % fin 2016. Avec de fortes disparités : huit ex-Régions n’ont plus un sou. Ce sont souvent – mais pas toujours – celles qui avaient décidé en 2014 d’orienter moins d’argent sur la bio que ce qu’avait proposé l’État. Au total, les Régions n’auraient inscrit que 769,2 M€ sur les aides bio dans leurs programmes, alors que l’État proposait de flécher 880,8 M€ (en mettant sur la table 220,3 M€ de cofinancement national).
Chère goutte d’eau
Arrivées à mi-parcours, elles peuvent réviser leur maquette financière, notamment pour faire glisser plus d’argent vers la bio sur 2018-2020. Mais c’est aujourd’hui la contrepartie nationale (obligatoire pour appeler des fonds européens) qui fait défaut ! Le besoin est estimé par la Fnab à 140 M€/an pour financer la bio jusqu’en 2020 : « Une goutte d’eau sur les 7,7 milliards d’euros des fonds Pac ! »
« Le problème n’est pas budgétaire mais politique », soutient Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab. Selon elle, le désengagement de l’État de l’aide au maintien représente un montant de 10 à 12 M€/an… Qui sera de toute façon utilisé au sein du second pilier : « Ce n’est pas une économie mais un choix de financer d’autres mesures ». Il paraît clair, aussi, qu’un crédit d’impôt à 3 500 €, tel qu’il est envisagé pour prendre le relais de l’aide au maintien, coûterait plus cher à l’État (car il n’active pas de cofinancement européen) tout en versant moins aux agriculteurs…