Le manque de cadre au développement de l’agrivoltaïsme (cohabitation de panneaux avec une activité agricole) a souvent été mis en avant. Face aux risques de dérives opportunistes, deux chartes nationales ont été dévoilées en l’espace de trois mois.
Mardi 19 janvier, la FNSEA et l’APCA (1) ont signé, au siège du syndicat, une charte de bonnes pratiques avec EDF Renouvelables pour un développement encadré de l’agrivoltaïsme. Celle-ci fait suite à un travail d’analyse et de concertation mené depuis plus de deux ans. Quelques semaines plus tôt, en novembre dernier, Sun’Agri dévoilait la charte adossée à son initiative « Cultivons demain ».
Le ton donné par ces chartes est clair : le développement du photovoltaïque sur les surfaces agricoles doit se faire de manière responsable, au service de l’agriculture. Le président de l’APCA, Sébastien Windsor, a évoqué des expériences intéressantes qui permettent de maintenir, voire d’accroître la production agricole.
Question foncière
M. Windsor a en revanche alerté sur des projets dans lesquels l’agriculture n’était qu’un alibi à l’artificialisation des sols. La question foncière est au cœur de cette charte. Elle prévoit notamment un passage en CDPENAF (2) pour avis sur chaque projet, ainsi que la réversibilité totale de l’installation et la remise en état des terrains après démantèlement. Les signataires ont insisté sur la nécessité de décliner cette charte localement, en phase avec les contextes fonciers et climatiques de chaque territoire.
« Défi du siècle »
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a cité la nécessité du maintien de production agricole tout en fournissant de l’énergie renouvelable « puisque c’est le défi de la décennie et du siècle, au niveau planétaire ». Elle a salué les technologies grâce auxquelles ces productions ne sont plus concurrentes mais complémentaires.