Alors que le nouveau dispositif d'assurance récolte est effectif depuis le 1er janvier 2023, la FNSEA a appelé les agriculteurs à s'assurer face aux aléas climatiques. Le secrétaire général du syndicat craint une "grande catastrophe" en février prochain.
"Nous sommes profondément inquiets sur ce qui se passe depuis trois semaines, où nos cultures avec les niveaux de température enregistrés, sont passées d'un stade hivernal à un stade printanier", a confié Jérôme Despey, lors des vœux à la presse du syndicat le 11 janvier 2023.
Moins d'un tiers des surfaces sont assurées
31 % des surfaces agricoles seraient aujourd'hui assurées. L'argument d'un prix d'assurance trop élevé pour ne pas souscrire de contrat n'est pas un bon argument selon lui. "Aujourd'hui, on ne peut pas dire que c'est un coût important, les moyens ont été mis avec l'assurance et la solidarité nationale", a-t-il ajouté.
Avec ce nouveau dispositif, les risques de faibles intensités sont pris en charge par les agriculteurs avant que les assureurs prennent le relais jusqu’à 30 % de pertes en arboriculture et pairie, ou 50 % de pertes pour les grandes cultures.
Au-delà de ces seuils, c'est l'État qui indemnisera les pertes à hauteur de 90 % pour les assurés grâce au fonds de solidarité nationale. Mais pour les non-assurés, l'État ne prendra en charge que 45 % du montant des pertes. Une indemnisation qui sera dégressive après 2023.
Un dispositif encore inachevé
Si la nouvelle version du dispositif est légalement entrée en vigueur, tout n'est pas encore prêt. Le pool d'assureurs commercialisant la même offre reste à créer, tout comme le guichet unique qui doit permettre aux agriculteurs de bénéficier d'un seul interlocuteur pour leurs dossiers d'indemnisation.
Un retard que Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, explique notamment par "deux mois et demi de flottement" avec les élections présidentielles et législatives après le vote de la réforme en mars 2022.
"On se donne 2023 pour le guichet unique et pour pouvoir bien calibrer les éléments liés au coût, la mise en place du pool pour mieux calibrer les contrats qui pourraient être proposés", espère Jérôme Despey.