L’imposition à la source, votée l’an dernier, est repoussée d’un an, a annoncé le Premier ministre le 6 juin. En supposant qu’il ne s’agit bien que d’un report… Ainsi, l’an prochain, le système actuel continuera : en 2018, les contribuables paieront l’impôt sur leurs revenus de l’année 2017.

Le prélèvement de l’impôt à la source n’entrera en vigueur qu’au 1er janvier 2019. Pour les salariés, les revenus de 2019 seront imposés chaque mois, avec un prélèvement directement sur la fiche de paye.

Lisser le revenu

En 2019, comme tout entrepreneur, l’agriculteur paiera des acomptes trimestriels sur son revenu forcément prévisionnel de 2019. Ce revenu sera estimé à partir de celui de 2018 (N-1) ou, sur option, à partir d’une moyenne triennale. Cette dernière a l’avantage de lisser les fluctuations de revenus. Les acomptes pourraient être actualisés à l’initiative de l’agriculteur. La profession voudrait pouvoir stopper les acomptes lorsqu’une mauvaise récolte est anticipée, sans être pénalisé en cas de « pas assez » payé. Ce qui reste à négocier avec Bercy.

Le revenu de 2018 « échappera » à l’impôt par l’octroi d’un crédit d’impôt. Mais il sera déclaré en mai 2019, pour vérifier qu’il ne dépasse pas les revenus moyens habituels. La loi traquera ainsi les « majorations artificielles » des revenus de 2018. Tout dépassement sera imposé. Il n’y aurait donc pas de « bon coup » à jouer en 2018, sauf peut-être à réaliser un revenu important cette année-là ?

Sophie Bergot