Après le discours de Rungis d’octobre 2017, c’est la deuxième grande sortie d’Emmanuel Macron sur les sujets agricoles : le président de la République a prononcé ses vœux à l’agriculture le 25 janvier 2018 à Saint-Genès-Champanelle, dans le Puy-de-Dôme. L’occasion pour lui de revenir sur les grands sujets phares qui agitent la scène française (négociations commerciales, plans de filières…), mais aussi sur les défis européens à venir. En particulier le budget de l’Union européenne, en discussion.
Alors qu’une note du gouvernement français rendue publique au début de janvier a semé le doute sur la volonté française de défendre le budget agricole, Emmanuel Macron a tenu à rassurer : « Je souhaite défendre une Pac aux ambitions préservées, insiste-t-il. La sortie du Royaume-Uni et la définition de nouvelles priorités pourrait conduire certains dans la négociation à vouloir réduire l’ambition de cette politique. Ce n’est pas le souhait que je porte, ni la volonté qui sera celle de la France. »
Une Pac « trop complexe et illisible »
Pas question pour autant d’en rester là. Il faut réformer : « Regardons notre Pac telle qu’elle fonctionne, elle est trop complexe, devenue illisible. Il nous faut aller vers une Pac moins bureaucratique, plus stratégique, qui corresponde à nos grands objectifs [liés à] l’ouverture au monde. »
Son vœu : une politique agricole « plus simple, alimentée par une forme de subsidiarité dans sa gestion qui permette aux États de faire des arbitrages entre telle ou telle priorité, mais qui soit un vrai mécanisme de protection et de lutte efficace contre la volatilité des prix. » Et de confirmer à ce propos que « la mise en place d’outils de gestion des risques sera un axe prioritaire de la prochaine Pac ».
< blockquote class = "twitter-tweet » data-lang = "fr"> < p lang = "fr » dir = "ltr"> « Il nous faut une PAC aux ambitions préservées, plus simple avec plus de subsidiarité dans sa mise en œuvre et protectrice contre la volatilité des prix » < a href = "https ://twitter.com/hashtag/agriculture?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #agriculture < a href = "https ://twitter.com/EmmanuelMacron?ref_src=twsrc%5Etfw"> @EmmanuelMacron < a href = "https ://t.co/wIcZTkIjJ5"> pic.twitter.com/wIcZTkIjJ5
&mdash ; Audrey Bourolleau (@A_Bourolleau) < a href = "https ://twitter.com/A_Bourolleau/status/956542148198977542?ref_src=twsrc%5Etfw"> 25 janvier 2018
Aussi une politique « plus lisible » : « les retards de paiement, qui sont de nos propres turpitudes pour une large part, seront comblés dans les tout prochains mois. Je souhaite que le printemps 2018 soit la fin de cette situation inacceptable pour des agriculteurs qui ont déjà des revenus indécents de bassesse. » Il l’assure : « Le retour à la norme sera effectué. »
ICHN : « sortir de l’hypocrisie »
Abordant dans la foulée le sujet sensible des ICHN, Emmanuel Macron affirme vouloir « sortir de l’hypocrisie ». « On va se dire les choses en vérité […] : depuis 2013, nous traînons cette impasse. Il faut que dans le mois qui vient, nous en sortions. »
« Je vais être très clair, a-t-il poursuivi, l’ICHN dans les zones de montagne sera maintenue telle qu’elle est. Ensuite, il y a des endroits où nous sommes dans l’illisibilité et, donc, l’angoisse. Dans le Tarn-et-Garonne, les Deux-Sèvres… »
Pour ces territoires, voici son plan d’action :
- « Avoir une carte claire et partagée à la mi-février » ;
- « Être très clair avec les zones qui justifient l’ICHN au niveau où elle est aujourd’hui » ;
- « Se donner un délai de sortie de 2 à 3 ans, parce qu’on ne peut pas faire les choses de manière rapide pour ceux qui ont pour vocation de bouger » ;
- « Et il faut des mesures d’accompagnement pour ces territoires qui, sortant du dispositif ICHN, en auront besoin ».
Autant de sujets qu’Emmanuel Macron compte aborder avec le président de la Commission européenne samedi 27 janvier.