Après le Copa-Cogeca et la Coordination rurale, c’est au tour de la FNSEA de dénoncer les résultats de l’étude d’impact publiée par l’unité de recherche de la Commission européenne. Même si celle-ci est incomplète selon ses auteurs, elle donne le ton sur les conséquences du pacte vert pour 2030 (avec les stratégies « De la ferme à la table » et Biodiversité) et des orientations de la Pac.

 

Avec la réduction des phytos, des engrais et le développement de l’agriculture biologique, les stratégies environnementales qui seraient mises en place entraîneraient une baisse de 10 à 15 % de la production agricole européenne à l’horizon de 2030. L’impact des stratégies environnementales serait positif sur l’environnement. Cependant, il serait négatif sur les revenus des agriculteurs (primes incluses).

« Pour les agriculteurs, c’est une capitulation »

« Est-ce que c’est sérieux de dire que l’on va baisser la production de 10 à 15 % pour baisser les tonnes d’équivalent CO2 émis et que l’on va importer plus, peu importe si ailleurs, d’autres émettent ? », s’est interrogée Christiane Lambert, lors de la conférence de presse de rentrée de la FNSEA le 2 septembre 2021.

 

« J’invite tous les États membres à s’exprimer sur le sujet », a-t-elle ajouté. La présidente du syndicat a annoncé avoir signé le matin même un courrier aux eurodéputés français pour les alerter « sur cette incohérente proposition qui vise à produire moins, à importer plus, à décarboner ici et à importer du carbone émis ailleurs ». Le vote au Parlement européen est prévu le 10 septembre.

 

« Pour les agriculteurs français et européens, c’est perçu comme une capitulation de la Commission européenne. Il faut faire monter cette protestation », a clamé celle qui dirige également le Copa-Cogeca.

Des correctifs existent pour la FNSEA

La FNSEA ne s’estime pas pour autant résignée et compte sur le gouvernement pour contrecarrer les conséquences décrites par l’étude d’impact. « Nous poussons la France, lors de la présidence française de l’Union européenne au 1er janvier 2022, à mettre en œuvre ce que nous a dit le ministre (NDLR : de l’agriculture) lors de la rencontre que nous avons eue avec lui. »

 

Christiane Lambert cite la mise en place de « clauses miroirs, de mécanismes d’ajustement carbone aux frontières et d’un plan protéines XXL pour avoir moins de dépendance et moins d’importations de carbone ». Elle appelle aussi à « tenir ce qui a été dit sur le Mercosur » et à ne pas ouvrir « tous les fronts en matière d’importations que ce soit avec le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Chine ».

 

Le jour même, la présidente de la FNSEA a pu évoquer ses sujets avec le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, lors d’une rencontre organisée à Matignon.

 

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