Alors que l’examen au Sénat de la loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs a débuté hier mercredi 15 septembre 2021 au Sénat, l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) en remet une couche : La loi Egalim 2 « va dans le bon sens », mais il faut renforcer le tarif de l’industriel !
« Nous avons besoin d’un monde agricole fort », a reconnu le nouveau président de l’Association, Jean-Philippe André, également dirigeant du groupe Haribo, lors de sa conférence de rentrée. Il a plaidé pour une meilleure entente entre les maillons de la filière agroalimentaire. « Il ne s’agit pas de nous monter les uns contre les autres », a-t-il appuyé, prenant l’exemple de la filière allemande, où producteurs, transformateurs et distributeurs « chassent en meute », selon ses mots, pour créer de la valeur.
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Renforcer la filière dans son ensemble
Jean-Philippe André s’est dit dans « l’esprit » favorable à la loi Egalim 2, à condition qu’elle « renforce la filière agroalimentaire dans son ensemble » en créant de la valeur. Il estime que la loi Egalim 2 ne traite qu’une partie du sujet, et ne prend pas en compte les « autres coûts » auxquels doivent faire face les industriels, donnant l’exemple du coût des emballages, comme le carton, qui n’est pas pris en compte.
Ce n’est pas la première fois que l’association pointe du doigt « la perte de valeur » pour toute la filière, conséquence de la guerre des prix menée à l’autre bout de la chaîne. Les déflations successives sur les prix des produits alimentaires ont entraîné une perte de valeur de 6 milliards d’euros depuis 2013 (source Nielsen), selon elle.
Ce phénomène est amplifié par les très fortes tensions sur les prix des matières premières agricoles auxquelles doivent faire face les industriels en ce moment, rapporte l’Ania.
Une nécessaire hausse des tarifs
Jean-Philippe André a plaidé pour des hausses de tarifs « raisonnées et raisonnables », et a reconnu qu’à l’inverse, il faut pouvoir appliquer aussi des baisses quand cela est justifié. Les prochaines négociations commerciales seront « juges de paix », selon l’Ania. Rendez-vous à la fin de la prochaine période de négociations, à la fin de février 2022.
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