Les premiers chiffres du recensement décennal agricole ont révélé l’ampleur du défi du renouvellement des générations que doit relever l’agriculture française, avec environ 100 000 exploitations en moins en 10 ans. FNSEA, JA, Confédération paysanne et Modef ont fait part de leurs réactions dans leurs communiqués respectifs diffusés les 10 et 13 décembre 2021.
> À lire aussi : Transmission : « Il faudra passer de 14 000 à 20 000 installations par an » (10/12/2021)
Les syndicats agricoles sont unanimes : le gouvernent doit renforcer ses politiques publiques pour remédier à la faiblesse des revenus et ainsi attirer les jeunes porteurs de projets d’installation. Pour ce faire, chacun avance ses propositions.
> À lire aussi : Parole de ministre, « La passion ne peut pas se substituer à la rémunération » (27/10/2021)
Egalim 2 et compétitivité pour la FNSEA
Pour la FNSEA, la mise en application de la loi Egalim 2 et l’adoption d’une « politique de compétitivité passant par la fin des surtranspositions et la baisse des charges entre autres », font partie de la solution, et doivent « être au cœur des politiques agricoles européennes et françaises ».
> À lire aussi : Rémunération des agriculteurs, « Je mettrai toutes mes forces pour que la loi Egalim 2 soit respectée » (01/12/2021)
Le syndicat majoritaire souligne également plusieurs points positifs ressortis dans les chiffres du ministère : une stabilité de la surface agricole utile, des fermes françaises de taille familiale, une production diversifiée ainsi qu’une stabilité du nombre de chef d’exploitation de moins de 40 ans, démontrant « l’attractivité du métier pour les jeunes. »
Des propositions aux équipes de campagnes pour les JA
Comme la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs mettent en lumière les conclusions positives de ce recensement. Ces chiffres sont toutefois « un signal d’alarme inquiétant qui doit faire réagir à quelques mois de l’élection présidentielle », alerte le syndicat.
Il dévoile ainsi ses cinq grandes propositions aux équipes de campagne, portant sur la promotion des métiers, le renforcement de la formation professionnelle et technique, la facilitation à l’installation, l’accompagnement à la transmission ainsi que sur la question du foncier.
> À lire aussi : Hors-série, tout ce que vous voulez savoir sur la transmission
Revoir les aides Pac pour la Confédération paysanne
La Confédération paysanne se veut plus critique, jugeant que ces chiffres cachent « un plan de licenciement qui ne dit pas son nom ». Elle dénonce les « politiques libérales actuelles qui accompagnent les tendances d’agrandissement des structures, de céréalisation dans les territoires et de désertification des zones rurales ».
Le syndicat défend une réorientation massive des aides Pac « vers les actifs plutôt que vers les surfaces ». Il estime par ailleurs que les aides « doivent être […] stoppées au moment de l’âge légal de départ à la retraite à taux plein, sauf dans le cas où la transmission est en cours, [alors que] la discussion en cours de finalisation sur la définition de l’agriculteur actif part mal et pourrait être insuffisante pour agir en faveur de l’emploi paysan. »
> À lire aussi : Réforme, les aides Pac bientôt réservées aux moins de 67 ans (15/11/2021)
Prix garanti et fixé par l’État pour le Modef
Le Modef revendique, quant à lui, une dizaine de mesures pour stopper l’hémorragie, causée non pas par un problème d’attractivité du métier, mais par les prix non rémunérateurs, explique-t-il. La mise en place d’un prix garanti et fixé par l’État est notamment évoquée. Le Modef plaide aussi plus globalement pour un meilleur accompagnement de la transmission et de l’installation.
> À lire aussi : Cession/installation, accueillir les repreneurs non issus du milieu agricole (22/09/2021)