Dans un communiqué de presse conjoint du mardi 23 novembre 2021, la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs (JA), la MSA et les chambres d’agriculture (APCA) « saluent la feuille de route pour la protection et l’accompagnement de la population agricole (salariés et non-salariés) en détresse ».
Présentée par le gouvernement, elle entend réorganiser les missions des acteurs sur le terrain et faire de la rémunération des agriculteurs un élément « central », affirme le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie.
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Félicitations au gouvernement
Cette feuille de route portant sur le mal-être des agriculteurs et des salariés agricoles marque « la volonté partagée par la profession et les pouvoirs publics de tout faire pour réduire une surmortalité de 30 % par suicide au sein des populations agricoles », approuve le communiqué de presse.
Et pour cela, en plus de « créer les passerelles qui manquent entre les initiatives et les structures », ces mesures vont « aussi remettre en chantier ce qui ne marchait pas », telle que la simplification de l’aide à la relance de l’exploitation agricole (AREA). « Il faut que dans chaque ferme de France, les agriculteurs sachent où s’adresser en cas de besoin », poursuivent les auteurs.
La FNSEA, les JA, la MSA et l’APCA « saluent » également « le renforcement d’Agri’écoute et la pérennisation du financement de l’aide au répit également gérée par la MSA à hauteur de 5 millions d’euros par an ». Autant de projets qui donnent « de l’ampleur au travail réalisé par nos organisations et nos associations dans les territoires et les départements », se félicite les organisations.
« On doit tous s’y mettre. Ne nous faisons pas de concurrence entre organisations par rapport à ça », a plaidé Pierre Thomas, président du Modef, quatrième syndicat représentatif chez les agriculteurs.
Couac sur la transmission et le rôle de la MSA
Toutefois, souligne encore le communiqué de presse, « il aurait été intéressant que la proposition d’aide relais qui aurait permis aux agriculteurs les plus usés, de pouvoir partir quelques années avant que la retraite soit retenue. Il s’agissait en effet d’une mesure capitale pour des gens en mal-être sur leur exploitation. La fin de carrière étant une période particulièrement à risque, il est important d’accompagner des transmissions sereines à des jeunes. »
De son côté, Solidarité Paysans déplore que cette feuille de route « ne s’attaque pas aux responsabilités collectives des difficultés » et affirme que le ministre de l’Agriculture « n’est pas à la hauteur des enjeux et ne répond pas aux besoins concrets des agriculteurs en difficulté ».
Dans un communiqué de presse du 23 novembre 2021, l’association détaille ses regrets face notamment à « l’amalgame constant entre “agriculteur en difficulté économique” et “agriculteur présentant des signes de mal-être” » ; « l’identification des agriculteurs en difficulté par des “sentinelles” en grande partie créancières des agriculteurs » ; ou encore, face au fait que la feuille de route « renforce la mission des chambres, donne un rôle clé à la MSA et aux cellules d’accompagnement, alors même que ces dernières ne sont toujours pas opérationnelles sur l’ensemble du territoire ».
Solidarité Paysans « salue cependant le suivi envisagé après une tentative de suicide », mais réclame une modification des conditions d’exercice du métier.
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