Le mois de novembre a sonné l’ouverture des négociations commerciales lors desquelles les prix d’un grand nombre de produits de consommation sont négociés une fois par an avec les enseignes de la grande distribution. Elles se clôtureront le premier mars et se dérouleront sous l’empire de la toute récente loi Egalim 2 visant à « protéger la rémunération des agriculteurs ».

Renforcer la loi Egalim 1

Promulguée le 18 octobre 2021, elle renforce la loi Egalim 1 de 2018 et instaure des changements importants comme l’obligation de contractualisation entre les producteurs et leurs acheteurs.

 

Un premier comité de suivi des relations commerciales qui rassemble les différents maillons de la chaîne agroalimentaire réunis autour de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, s’est tenu le 9 novembre.

Quatre fois plus de contrôles

Cette première réunion a été l’occasion d’expliquer l’organisation mise en place pour accompagner l’application de la loi. « L’objectif est qu’il n’y ait pas de stratégie de contournement », ont précisé, le 10 novembre 2021, les cabinets des deux ministres. Il est prévu que l’Administration réalise quatre fois de plus de contrôles par rapport à l’année dernière.

 

Des contrôles qui auront lieu sur l’amont et sur l’aval de la chaîne alimentaire et qui doivent notamment vérifier si, à chaque étape de la négociation, la non-négociabilité du coût de la matière première agricole est respectée. Ils commencent dès maintenant avec l’envoi des premières conditions générales de vente ont précisé les deux cabinets des ministres.

 

Des inquiétudes sur la hausse du prix des matières premières

Le tour de table de ce premier comité de suivi a révélé une certaine inquiétude sur la hausse du prix de l’alimentation animale et des engrais. « La loi est en place pour éviter que la charge de ces hausses soit uniquement à la charge des agriculteurs », ont assuré les cabinets ministériels.

 

Le prix de l’alimentation animale « doit être au cœur des discussions tarifaires », selon la FNSEA. « Les prix relatifs à l’énergie, les engrais, etc. sont aussi des poids pour les producteurs qui nécessitent d’être compensés par des hausses de tarifs, et donc une hausse du revenu pour ceux qui les subissent directement », a réclamé le syndicat dans un communiqué le 9 novembre.

 

Certains distributeurs ont notamment mis en avant la préservation des agriculteurs et un peu moins celle des industriels. Une position en contradiction avec l’esprit des lois Egalim 1 et 2 qui ont pour vocation de mieux répartir la valeur tout au long de la chaîne agroalimentaire, selon les cabinets. Le prochain comité de suivi aura lieu dans un mois.