Leur lancement avait été annoncé le 11 décembre 2020 : les « bons diagnostics carbone » sont désormais opérationnels, a annoncé le ministère chargé de l’Agriculture le 30 avril 2021 par communiqué.
Le dispositif permet aux agriculteurs installés depuis moins de cinq ans (quel que soit leur âge) de bénéficier d’un accompagnement dans une démarche de réduction des gaz à effet de serre et d’amélioration du stockage du carbone sur leur exploitation. Il s’agit d’un bilan des émissions, d’un plan d’action et d’un suivi personnalisé.
90 % des frais pris en charge
« Le plan France Relance finance à 90 % la réalisation de ces diagnostics ; les agriculteurs n’auront à s’acquitter que de 10 % du coût complet (soit environ 200-250 €), précise le ministère. Cette contribution sera directement réglée auprès de la structure en charge du diagnostic. Aucun effort de trésorerie n’est donc demandé aux agriculteurs. »
Le dispositif est doté de 10 millions d’euros dans le cadre du plan de relance. À raison d’un apport gouvernemental d’environ 1 800 € à 2 250 € pour chaque diagnostic, ce budget devrait bénéficier à environ 4 500 à 5 500 agriculteurs.
218 structures agréées
Chambres d’agriculture, coopératives, CerFrance… Les agriculteurs intéressés doivent se tourner directement vers l’une des 218 structures agréées à la réalisation de ces diagnostics. La carte qui les recense est disponible en ligne, sur le site du ministère.
Dans un communiqué commun du même jour, les chambres d’agriculture, La Coopération Agricole et France Conseil Élevage assurent se coordonner pour déployer ces mesures sur l’ensemble du territoire et des filières (élevage, grandes cultures, viticulture, arboriculture).
« Les compétences présentes dans ces trois réseaux garantissent un accompagnement de l’exploitation dans sa globalité en veillant tout particulièrement à la cohérence entre les mesures du plan d’action et le projet du nouvel installé », déclarent-ils. Ils s’appuieront sur les instituts techniques (Idele, IFV, CTIFL) et les partenaires techniques (Agro Transfert, Agrosolutions) pour « déployer des outils de diagnostic pertinents ». Leur objectif est d’accompagner 2 535 agriculteurs en mobilisant 661 conseillers.
À combiner au Label bas carbone
« Une fois l’étape du diagnostic carbone passée, l’exploitant peut engager les démarches pour obtenir le Label bas carbone afin de percevoir une rétribution pour ses efforts et services rendus », souligne le ministère. Pour le secteur agricole, trois méthodes sont pour l’heure approuvées (Carbon Agri, plantations de vergers et haies) et plusieurs sont en cours de validation, dont l’une affectée aux grandes cultures.
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« L’agriculture dans une posture de solution »
Dans la foulée, les Jeunes agriculteurs ont salué ce lancement via communiqué, en soulignant que le dispositif « a replacé l’agriculture dans une posture de solution ». Le syndicat estime que « l’agriculture française n’est qu’aux prémices de ces démarches, qui ne vont cesser de se développer dans les prochaines années ». Cité dans le communiqué, Samuel Vandaele, président des JA, appelle les jeunes agriculteurs à se saisir du dispositif dès son lancement : « Prouvez que vous incarnez l’avenir et pouvez faire encore mieux ! »