La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a donné un coup dans l’aile à la chasse à la glu ou « aux gluaux » pratiquée exclusivement dans la Région Paca. Saisie par le Conseil d’État qui avait lui-même été saisi par l’association One Voice et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Cour a rendu sa décision le 17 mars 2021.

 

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Le gouvernement « conforté »

« Un État membre ne peut pas autoriser une méthode de capture d’oiseaux entraînant des prises accessoires dès lors qu’elles sont susceptibles de causer aux espèces concernées des dommages autres que négligeables », précise la CJUE dans un communiqué de presse. Les deux associations reprochaient à cette chasse traditionnelle de contrevenir à la directive européenne dite « oiseaux », en particulier son article 9 qui fixe les exigences et conditions dans lesquelles les États membres peuvent déroger à l’interdiction de la chasse aux gluaux.

 

La France avait décidé de suspendre la chasse à la glu, considérée comme une pratique non sélective. La décision de la Cour de justice de l’Union européenne conforte cette mesure de protection de la biodiversité. https://t.co/yu5G3zq8ET

— Barbara Pompili (@barbarapompili) March 17, 2021

La position de la Cour conforte la position du gouvernement, comme l’a précisé la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, dans un tweet du 17 mars 2021. La France avait décidé de suspendre la chasse à la glu en attendant la décision de la CJUE. La LPO y voit de son côté « la fin de la chasse à la glu en France », selon un communiqué diffusé le même jour.

 

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Le dernier mot reviendra au Conseil d’État

Mais la Fédération des chasseurs (FNC) ne partage pas la même vision. La chasse à la glu n’est pas encore interdite, selon elle. « Contrairement aux annonces précipitées faites ce jour (NDLR le 17 mars 2021) tant par la LPO que par Barbara Pompili, qui n’ont pas pris le temps d’examiner l’arrêt de la CJUE dans le détail, le dossier n’est pas clos, a souligné la fédération présidée par Willy Schraen. La Cour de justice n’a pas pris de décision sur un procès en manquement mais a répondu au juge français en lui laissant une marge d’appréciation. »

 

La fédération place tous ses espoirs dans l’interprétation de cette décision de la CJUE par le Conseil d’État qui aura le dernier mot sur son interdiction. « La FNC demande donc au Conseil d’État, de diligenter une enquête pour constater sur le terrain le caractère sélectif de cette pratique en France et le fait que les appelants, faisant suite à leur capture, sont en parfaite santé », ajoute la FNC.