La décarbonation de l’agriculture est la moins soutenue par le plan de relance, alors qu’il s’agit du deuxième secteur le plus émetteur en France, alerte le Haut-conseil pour le climat, dans un rapport du 15 décembre 2020.
Après le gouvernement, qui avait publié le 30 septembre 2020 son analyse budgétaire environnementale du plan de relance et du projet de loi de finances pour 2021, c’est au tour du Haut-conseil pour le climat (HCC) d’évaluer si le plan de relance remplit les objectifs de la stratégie bas carbone de la France.
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Pas de mesure pour réduire les émissions de méthane
L’organisme souligne que seuls 160 millions d’euros sont qualifiés de favorables à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES), sur 1 milliard d’euros du plan de relance affecté à l’agriculture. Cela concerne : « Les mesures ciblent surtout des pratiques favorisant le stockage de carbone au travers de l’agroécologie », telles que le soutien à la plantation de haies ou le plan protéines.
Le HCC regrette qu’aucune mesure ne concerne les principaux postes d’émission de l’agriculture que sont les émissions de méthane dues à la fermentation entérique et celles d’azote dues à l’épandage d’engrais azotés.
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Des mesures à effet « controversé ou mitigé »
Trois mesures du plan de relance sont qualifiées « d’ambigues » au regard de la stratégie bas carbone par le HCC (alors qu’elles étaient considérées comme neutres ou favorables par le gouvernement). Il s’agit du renouvellement des agroéquipements, du soutien à la filière animale (modernisation des abattoirs, sécurité sanitaire et bien-être animal), ainsi que du soutien à l’agriculture biologique et à l’alimentation locale.
Concernant le renouvellement des agroéquipements, le HCC souligne le fait que le « bilan sur les GES (gaz à effet de serre) de l’agriculture de précision est controversé » et qu’un effet de rebond rique d’être observé notamment sur les émissions de protoxyde d’azote, du fait d’une amélioration de l’accès à des matériels d’épandage qui risquerait d’augmenter l’utilisation d’engrais.
Le volet de la filière animale pourrait, quant à lui, « induire une hausse ou une baisse de la quantité de viande consommée par individu selon les conditions d’application ». Le HCC estime aussi que l’effet des mesures de soutien à l’agriculture biologique et à l’alimentation locale sur les émissions de GES dépend de leurs conditions d’application et qu’il est difficile de considérer leur effet comme favorable sans connaître davantage de détails.
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