Il y a un tout juste un an (le 23 juillet 2019), l’Assemblée nationale se positionnait en faveur de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Canada. Une décision qui n’avait pas manqué de soulever de vives réactions. Le 23 juillet 2020, la Confédération paysanne a donc appelé les sénateurs à se mobiliser et les députés à « revoir leur copie » sur cet accord.
Des permanences symboliquement visées
Dans la matinée de ce jeudi, dans une vingtaine de villes de France, les permanences des députés ayant voté pour l’accord de libre-échange, ont été recouvertes de slogans « Hypocrite du climat », « Ceta ou climat, vous avez (mal) choisi ». Une action conjointement menée par la Confédération paysanne, Greenpeace France et le réseau Attac.
Action militante @ConfPaysanne soutenue par @greenpeacefr et @attac_fr aussi à Tours et Bléré sur les permanences des députés ayant voté pour le #CETA https://t.co/dbHC58wMWJ pic.twitter.com/g6LkvoJruk
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) July 23, 2020
Une interpellation « symbolique » pour Nicolas Girod, président de la Confédération paysanne, un an après le vote du Ceta par l’Assemblée nationale, qui vise à dénoncer « l’hypocrisie » de certains députés ayant reçu dans l’Hémicycle Greta Thunberg, puis voté l’accord quelques heures plus tard. Le texte n’ayant toujours été soumis au vote du Sénat, le syndicat agricole a également demandé aux sénateurs de retoquer l’accord transatlantique.
12 organisations signataires d’une tribune
Dans une tribune coécrite avec 11 autres organisations (1) et publiée sur Reporterre, la Confédération paysanne explique que le Ceta « permet de placer les intérêts des multinationales au-dessus de celui des peuples et du législateur » et « n’a qu’une fonction ornementale » sur le chapitre environnemental. À titre d’exemple, les auteurs citent le Canada, qui ne respecte pas l’accord de Paris et dont les pratiques agricoles « menacent les normes européennes d’un nivellement par le bas ».
La tribune pointe également la mise en concurrence des pays qui cherchent « à gagner des parts de marché en abaissant [les] normes de production sociales et environnementales, au détriment des dynamiques d’installation et de relocalisation. »
« On n’oublie pas, Il y a toujours un enjeu sur les accords de libre-échange. Nous souhaitons interpeller la majorité et le nouveau gouvernement. Le « en même temps » a ses limites. Il faut remettre dans l’actualité ces accords de libre-échange puisque l’on parle de relocaliser la production », explique Nicolas Girod, rappelant que l’accord avec le Mexique a été voté en pleine crise du coronavirus.
(1) Greenpeace France, FSU, France Nature Environnement, Collectif Roosevelt, Communauté de l’Arche, Non-violence et Spiritualité, Confédération paysanne, Notre Affaire à Tous, Attac France, Amis de la Terre France, Foodwatch France, Stop Ceta.