Finie la génération X, on parle désormais de génération Z ! Une génération ultra-connectée, qui rassemble les 17-27 ans, engagée pour l’avenir de la planète. Elle couvre 32 % de la population mondiale aujourd’hui, et plus de la moitié en 2025. C’est cette population qu’ont sondée les étudiants de l’Ihedrea (Institut des hautes études de droit rural et d’économie agricole) pour tenter de percevoir leur vision du monde agricole et les perspectives quant à son évolution, dans un panel de 254 étudiants de leur école et de leur campus (écoles de management, de communication, agroalimentaire, etc.).

Conscience environnementale

Un premier constat, 43 % des Z’urbains (jeunes de la génération Z, originaire du monde urbain) n’ont aucun lien familial, amical ou professionnel avec le monde agricole. Cependant, ils sont 90 % à avoir une image bonne, voire très bonne de l’agriculture.

 

Les principaux sujets qui les préoccupent sont l’environnement, notamment le réchauffement climatique, les pesticides et leurs effets sur la santé ainsi que le bien-être animal. Une forte prise de conscience environnementale de la génération Z, qu’a soulignée Christiane Lambert.

 

Un espoir peut-être pour l’agriculture française de demain si « la génération Z est prête à payer plus cher, si elle sait d’où viennent les produits et comment ils sont cultivés », a déclaré la présidente de la FNSEA.

L’enjeu de l’installation en agriculture

Dans leur enquête, les étudiants ont remarqué que la jeune génération soulignait à 72 % le manque de revenus des agriculteurs. D’ailleurs, la phrase la plus représentative selon les sondés pour qualifier l’agriculture est la suivante : « L’agriculture est méprisée, en crise et incomprise. » Une vision bien pessimiste de l’agriculture alors que 70 000 postes sont à pourvoir dans le secteur agricole, selon la présidente de la FNSEA.

 

Cette vision alarmiste s’expliquerait assez facilement. « La France est pessimiste et l’agriculture est toujours traitée quand elle est en crise, souligne Christiane Lambert. Or il y a de belles réussites dans l’agriculture. Il faut donc être plus réalistes et plus transparents sur notre quotidien car il devient difficile de communiquer auprès des jeunes pour les inciter à s’installer ».

Agribashing et communication

Alors que le terme d’agribashing est régulièrement utilisé pour dénoncer les violences et le dénigrement à l’encontre des agriculteurs, 36 % des Z’urbains méconnaissent ce terme alors que 60 % des Ruraux’Z (jeunes de la génération Z, originaire du monde rural) considèrent que l’agriculture en est bel et bien victime.

 

« La profession agricole porte une responsabilité sur l’image qu’elle dégage, a expliqué Christiane Lambert. Il faut expliquer ce qu’on fait et comment. » La présidente se veut proactive sur la communication, la clef, selon elle, pour couper court aux idées reçues et aux critiques de la profession.