« C’était l’année dernière, pendant le meeting aérien de la Ferté-Alais, dans l’Essonne, se souvient Thierry Desforges. J’appliquais du bore sur mes betteraves. C’est un oligoélément… Ça n’a rien de chimique, mais les gendarmes sont venus me voir et m’ont demandé d’arrêter tout de suite de faire mon épandage, parce que des personnes étaient venues se plaindre en invoquant la loi…

 

Il est plus que nécessaire de communiquer sur le métier, poursuit-il. À la seule vue d’un pulvérisateur dans les champs, les gens se croient aujourd’hui obligés d’intervenir parce qu’ils pensent que l’on pollue… Aujourd’hui, je fais mes traitements la nuit. Il faut que cela s’arrête, mais pour ça, on doit tous parler le même langage. »

À bas les clichés

Ils sont dix agriculteurs, comme Thierry, à avoir accepté de prêter leur visage à la campagne d’affichage lancé par JA dans le métro parisien. Sur d’immenses affiches, déjà visibles dans la station Opéra, ces jeunes proposent une image moderne et innovante de l’agriculture, sur les plans économique, social et environnemental. Exploitants aux quatre coins du pays, ils mettent en avant leurs pratiques et leurs initiatives pour faire évoluer leur exploitation, les diversifier, créer des emplois, préserver l’environnement, réduire la distance avec les consommateurs…

 

« Les pâturages de Mathias dévorent du CO2 et la planète s’en porte mieux », « L’élevage bio de Jouany a le goût de l’emploi » et « Les ruches dans les champs de Rodolphe sont un délice pour la biodiversité » sont autant de messages que le syndicat veut faire entendre aux citadins. « Il ne s’agit pas de donner des leçons, explique Jérémy Decerle, président de JA, mais encore une fois de parler le même langage et de resserrer les liens entre la société et les agriculteurs. »

 

Programmée jusqu’au 1er mars 2017, la campagne de communication, menée par l’agence Optimus et avec le photographe du ministère de l’Agriculture, Xavier Remongin, s’affichera aussi dans la nef du hall 1 au Salon de l’agriculture et se poursuivra sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter via le mot-clé #NourrirLeFutur.

Pour un coût de 100 000 €

Ce plan d’action est financé par le fonds de dotation, baptisé « Terres innovantes », spécialement créé il y a un an et alimenté par des partenaires de JA qui sont pour l’heure, Carrefour, le Crédit agricole et Total. Coût de l’opération : 100 000 €.

 

JA prévoit déjà d’autres projets, avec ce fonds de dotation, comme la mise en place prochainement d’une plateforme en ligne sur le métier et l’installation « qui va rassembler tous les partenaires qui participent à l’installation en agriculture, précise Ange Loing, administrateur de Terres innovantes. Le but est que chaque porteur dispose de toutes les informations dont il a besoin pour s’installer ».

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