"Après trois ans passés à travailler sur le dossier « loup », j’ai plus de questions que je n’ai de réponses", déclarait Jean-Paul Celet, préfet coordonnateur du plan loup, contacté au début de janvier. Mieux connaître le comportement du prédateur est un des objectifs du plan national. Le fonctionnement des meutes n’est pas identique.
"Il en existe qui n’attaquent pas les troupeaux et nous aimerions comprendre pourquoi, précise Jean-Paul Celet. Pour cela, il faudrait poser des colliers GPS sur les différents animaux d'une meute." Cela implique la capture des loups pour la pose de capteurs.
Or, la Fédération nationale ovine (FNO) est vent debout contre cette idée. "Depuis que la population lupine se porte bien, la priorité c’est la préservation de l’élevage et des éleveurs", martèle Claude Font, référent en loup à la FNO. Il est inconcevable pour les exploitants d'observer leurs brebis se faire décimer par les loups. "D’autant plus que les attaques continuent de progresser", poursuit Claude Font.
"Préserver l'élevage avant tout"
Pour la FNO, l’urgence est à la baisse de la pression de prédation. "Pour les études, de nombreux pièges « photo ou caméra » sont installés dans la nature, explique Claude Font. Que l’on commence par analyser les images qu'ils fournissent", déclare-t-il.
D’autres éleveurs ou bergers qui côtoient le prédateur souhaiteraient que leurs observations soient davantage prises en compte par l'Office français de la biodiversité (OFB). "Pendant longtemps, nous avions remarqué que certains loups étaient noirs, explique Jacques Couron, président de la Fédération régionale ovine de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il a fallu que l’un d’entre eux se fasse tuer en situation d’attaque en 2019 pour que les agents reconnaissent nos observations."
Un projet "fou"
La Coordination rurale juge le projet "complètement fou". "Comment va-t-on capturer ces loups, s'interroge Joseph Jouffrey, référent loup pour l'organisation syndicale. Ce sont des animaux sauvages ou des animaux domestiques ? Nous aimerions que les études s'attachent davantage à trouver des moyens pour faciliter notre travail."