« Le gouvernement doit agir urgemment », prévient sans détour Inaporc, l’interprofession porcine, dans un communiqué publié le 21 novembre 2022. Elle estime que « la crise énergétique pousse la filière porcine au bord de la rupture ». Et de souligner que la situation est « déjà difficile » depuis 2021 en raison de « la flambée des coûts de l’aliment des porcs qui fragilise de nombreux élevages ».

« Perte de compétitivité »

Si Inaporc salue les « aides conséquentes de l’État destinées aux éleveurs » et considère le plan d’aide énergie comme un « signal positif », elle observe que ce dernier n’est « absolument pas à la hauteur de l’impact économique subi par les entreprises du secteur ». « La France va perdre en compétitivité à l’échelle européenne, car les principaux pays producteurs de viandes de porc et de charcuteries en Europe ont mis en place des plafonnements du coût de l’énergie », prévient l’interprofession.

L’Allemagne aurait ainsi annoncé un plafonnement du prix de l’électricité à 130 €/MWh. « L’Espagne et le Portugal, de leurs côtés, ont d’ores et déjà acté 200 €/MWh alors que plusieurs entreprises françaises ont dû acheter leur électricité à plus de 500 €/MWh », illustre Inaporc, qui demande un bouclier énergétique « efficace pour l’ensemble des entreprises de la filière à la hauteur de ce que font nos concurrents européens ».

Souveraineté en danger

Sans une telle mesure, « c’est la répercussion de cette hausse qui est en jeu. Si elle n’est pas répercutée jusqu’au consommateur, c’est une nouvelle fois le prix du porc à l’achat auprès des éleveurs qui sera en baisse. » L’interprofession craint des cessations d’activité en élevage. « La profession anticipe déjà une perte de 3% de sa production en 2022 en raison de la crise du début de l’année. »

Par ailleurs, Inaporc alerte sur le risque de perte de souveraineté alimentaire. « La France est tout juste autosuffisante dans le secteur porcin, avec un taux de couverture de ses besoins de consommation de 105%. Une absence de mesures de plafonnement de l’énergie comparables à celles de l’Espagne et de l’Allemagne va immanquablement favoriser les importations ». Sur les sept premiers mois de l’année 2022, elles ont déjà progressé de 6,6%, par rapport à la même période en 2021.