La viande porcine et le lait avaient ouvert la voie, c’est maintenant au tour de la viande bovine de race allaitante de bénéficier de la contractualisation tripartite avec Intermarché. Philippe Auger, le président d’Elvea France, Yves Audo, le président d’Agromousquetaires (1), et Stéphane de Fontenay, le président du format « super » d’Intermarché, ont signé un accord-cadre national autour d’un schéma contractuel prenant en compte les coûts de production des éleveurs.

Transparence sur les prix

Mis en place au début de 2018, le projet vise à développer des contrats d’un an renouvelables, entre des points de vente Intermarché et 2 à 5 éleveurs allaitants locaux, adhérant à Elvea. Le prix d’achat des animaux en sortie de ferme est indexé sur les coûts de production et pourra être régulièrement révisé.

« Nous sommes attachés à la transparence du prix, affirme Yves Audo. Par exemple, à l’heure actuelle, une charolaise U– est achetée 4,12 €/kg de carcasse (kgc) à l’éleveur, elle vaut 4,30 €/kgc en entrée abattoir et arrive à 5,20 €/kgc au point de vente, sous forme de demi-carcasse ou de carcasse entière. »

« Tous les maillons de la chaîne doivent être satisfaits, précise-t-il. Le consommateur n’est pas oublié, le cahier des charges de production prenant en compte les attentes sociétales et l’abatteur s’engageant sur un temps de maturation au minimum de 10 jours. »

30 % des volumes en rayon traditionnel

« Nous avons gravi deux marches en un seul pas : la contractualisation et la construction du prix prenant en compte les coûts de production, se félicite Philippe Auger. Maintenant, il faut grimper la totalité de l’escalier en convainquant éleveurs et commerçants de s’engager. »

60 points de vente se sont d’ores et déjà lancés dans l’aventure. L’objectif des 100 points de vente avant la fin de l’année et des 400 points de vente en 2019 permettrait la contractualisation de près de 15 000 animaux par an, soit 30 % des volumes de viande bovine écoulés par Intermarché en rayon traditionnel.

Animations et visites d’élevage

« C’est un projet très ambitieux, déclare Stéphane de Fontenay. Si besoin est, les consommateurs seront prêts à payer un prix légèrement supérieur, à condition de bien leur expliquer la démarche. Il est prévu que des éleveurs fassent des animations en magasin dans ce sens. Les bouchers visiteront également les exploitations, pour comprendre le travail des producteurs. »

Valérie Scarlakens

(1) Agromousquetaires regroupe les 62 unités de production et les 10 filières agroalimentaires du groupement Les Mousquetaires, dont la SVA Jean Rozé.