Le 20 mars 2019 se déroulait le congrès de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) à Paris. Son président, Willy Schraen, a critiqué le financement des indemnisations de dégâts de grand gibier. Celles-ci sont entièrement prises en charge par les fédérations des chasseurs, alors que « 30 % du territoire français n’est pas chassable », rappelle la FNC dans un communiqué.
Partager l’addition
Dans son rapport moral transmis par la FNC, Willy Schraen, visant tout d’abord les chasseurs, déclare que : « Le sanglier n’est pas un problème en soi, le problème c’est quand les dégâts ne sont plus maîtrisés. Alors chacun devra se donner les moyens à travers le timbre, les bracelets ou la contribution à l’hectare de respecter ou de retrouver un équilibre avec nos partenaires, comme avec l’État. »
Mais le président de la FNC estime que les chasseurs ne doivent plus être les seuls à payer. Et il appelle à une responsabilité financière élargie à d’autres acteurs : « nous voulons que l’État, les communes et bien sûr tous les nouveaux objecteurs de conscience cynégétique, reçoivent le même traitement financier que le nôtre ».
Des relations parfois tendues
Si les relations sont parfois tendues avec le monde agricole, il en est de même avec les sylviculteurs qui feraient pression, selon Willy Schraen, sur les chasseurs pour faire payer les dégâts en forêt : « Mais là, ça va aller beaucoup plus vite. Inutile de se perdre dans l’argumentaire, si nous devons payer ne serait-ce que le moindre bourgeon, alors j’aurai l’immense honneur de vous demander de ne plus rien payer du tout, ni aux agriculteurs, ni aux forestiers car nous ne sommes pas des vaches à lait ! »
Dans ce contexte, la FNC attend le rapport parlementaire que doivent remettre le député Alain Pérea ainsi que le sénateur Jean-Noël Cardoux sur cette question de dégâts de grand gibier.
Les chasseurs courtisés
Dans le contexte de la réforme de la chasse et des élections européennes, le congrès de la Fédération nationale des chasseurs était riche en présence politique. Quatre ministres se sont déplacés : Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État à la Transition écologique, Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités territoriales, et François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire.
Étaient aussi présents les représentants de six partis politiques pour les élections européennes de mai prochain, venus détailler la place de la chasse dans leur programme : Jean Lassalle pour Résistons, Philippe Meunier pour les LR, Damien Lempereur pour Debout la France, Paul-Henry Hansen Catta pour le RN, Fabien Roussel pour le PCF et enfin François Patriat pour la LREM.