Camembert de Normandie en péril. D’après les deux protagonistes, le secteur du camembert entame une mutation dangereuse au bénéfice des industriels comme Lactalis qui centralise 95 % de la production nationale de camembert… Et au détriment du goût et du consommateur.
« Dégradation d’un symbole de la gastronomie française »
« Au prétexte de régler un problème juridique autour de la dénomination géographique “Normandie” […] le syndicat normand a décidé de construire une grande AOP en ouvrant à la pasteurisation et donc aux 60 000 tonnes de camemberts industriels », expose le communiqué diffusé par les deux députés. Un nouveau cahier des charges fait donc son apparition. Destruction de l’emploi manuel, atteinte à la typicité du produit ou encore détournement des valeurs de l’AOP sont pointés du doigt.
Fabriqué avec un lait issu de 30 % de normandes, un peu de pâturage pour la carte postale, mais pasteurisé et moulé au robot. Ce sera un océan de fromages plâtreux dans lequel le “véritable camembert de Normandie” devra survivre
Richard Ramos, député du Loiret, et Véronique Richez-Lerouge, présidente de l’association Fromages de terroirs.
En plus de cet élargissement du cahier des charges, le communiqué dénonce la perte en traçabilité pour le consommateur « pour distinguer dans l’AOP l’original de la copie » accompagné d’une probable montée des prix car seules les « versions » les moins chères d’une AOP seront référencées dans les grandes et moyennes surfaces (GMS) à partir de 2021.
« Les amateurs de camembert au lait cru n’auront d’autres choix que d’aller chez leur fromager où la version traditionnelle sera vendue 6 à 7 euros contre 2 à 3 en GMS actuellement. »