Depuis l’été dernier, l’association Welfarm échange avec les entreprises de l’agroalimentaire et de la distribution volontaires à propos de leur positionnement sur la castration physique des porcelets (1). Ces discussions, complétées par le décryptage des différentes politiques RSE, ont abouti à la publication d’un « Castra-Score ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne #StopCastration.

 

Le baromètre, accessible sur le site de Welfarm, rend compte de l’engagement des marques contre la castration physique avec une note allant jusqu’à 5 points pour les « bons élèves ». L’objectif est double. « Nous proposons aux entreprises un diagnostic de leurs pratiques et ambitions et leur proposons de s’engager publiquement contre la castration, indique Marie Waniowski, chargée de campagne et de plaidoyer chez Welfarm, à La France Agricole. Le Castra-Score donne également la possibilité aux consom’acteurs qui le souhaitent de se diriger vers des produits issus de porcs non castrés physiquement. »

Quatre critères évalués

Le « Castra-Score » est calculé, aux bons soins de Welfarm, à partir de quatre critères :

 

  • L’engagement : Cela fait référence à la prise de position publique des marques et à la présence, le cas échéant, d’une date relative à l’arrêt de la castration physique des porcs dans leur rapport RSE ou sur leur site web.
  • L’approvisionnement : Ce critère rend compte de la part de porcs non castrés physiquement dans les approvisionnements de la marque.
  • Le positionnement : Un indicateur moins factuel, relatant l’ouverture des marques vis-à-vis des alternatives à la castration physique. « Certaines entreprises aimeraient s’engager sans forcément en avoir les moyens. C’est notamment le cas des marques de distributeur, qui ne disposent pas toutes de leur propre outil d’abattage », explique Marie Waniowski.
  • Les actions : Ce dernier pilier juge la « proactivité » des marques sur le sujet. « Nous valorisons les marques qui discutent avec leurs partenaires, qui réalisent des tests dans les élevages et les usines ou qui forment leur personnel en prévision d’une possible transition. »

La Cooperl marque des points

Pour l’heure, 16 marques sont passées sous le radar du « Castra-Score ». « Nous attendons le retour d’autres acteurs du marché pour compléter le baromètre. Sans retour de leur part, malgré les relances, ces marques apparaîtront sur notre interface en tant que non-répondant, par équité vis-à-vis des acteurs volontaires, précise Marie Waniowski. Le groupe Bigard a définitivement refusé de nous répondre. »

 

> À lire aussi : Bien-être animal, Welfarm accuse Bigard d’imposer la castration des porcelets (29/03/2022)

 

Les marques Brocéliande, Madrange et Montagne Noire, possédées par la Cooperl, et Herta, du groupe Nestlé, décrochent les meilleures notes (de 4 à 5/5). « Madrange est la marque la plus importante en volume de la Cooperl, coopérative pionnière du mâle entier en France. Près de 95 % de ses approvisionnements sont en porcs mâles entiers », commente notamment Welfam sur son site internet.

 

 

Capture d’écran du « Castra-Score » pour les trois marques les mieux notées. © Welfarm
Capture d’écran du « Castra-Score » pour les trois marques les mieux notées. © Welfarm

 

En revanche, les marques de distributeur sont globalement moins bien notées. Leclerc, Auchan, Casino ou encore la Biocoop ne dépassent pas la moyenne.

 

« D’autres paramètres tout aussi importants pour le bien-être des porcs comme l’accès à l’extérieur, la présence de litière ou l’arrêt de la coupe des queues ne sont pas pris en compte. Ainsi, si une marque obtient une mauvaise note au Castra-Score cela ne signifie pas nécessairement que les autres paramètres d’élevage sont insatisfaisants, et inversement », précise l’association.

(1) Welfarm promeut l’élevage de mâles entiers ou, si c’est nécessaire, la pratique de l’immunocastration. Tout autre mode de castration, y compris avec une prise en charge de la douleur, est rejeté par l’association.