C’est lors du Space, le 15 septembre 2021 que l’Itavi a dévoilé les premiers résultats du Refa2vi, (réseau professionnel de référence sur les usages d’antibiotiques en élevage avicole). Ce programme lancé en 2018 agrège et analyse les données sur l’utilisation des antibiotiques dans la filière volailles dont l’utilisation d’antibiotique a reculé de 60 % entre 2011 et 2018.
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Une diminution allant jusqu’à 45 % en trois ans
L’originalité de la démarche tient au fait qu’elle permet de déterminer l’évolution de l’utilisation d’antibiotiques dans la filières du poulet de chair et celle de la dinde (1). Les données diffusées chaque année par l’Anses et l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) n’apportent pas ce niveau de précision.
Deux indicateurs ont été étudiés par l’équipe de l’Itavi : le poids vif traité par jour par des antibiotiques (ou nombre de doses journalières) et le poids vif traité (nombre de traitements complets).
Entre 2018 et 2020 le poids vif traité par jour a diminué 32 % pour les poulets de chair et de 45 % pour les dindes. Quant au poids vif traité, il a reculé de 30 % pour les poulets de chair et de 43 % pour les dindes.
Un recul drastique pour les antibiotiques critiques
L’utilisation des deux antibiotiques critiques (1) employés dans la production de volailles a également été étudiée. Ces molécules ne représentent que 2 % des usages totaux d’antibiotiques dans ces filières.
L’utilisation des fluoroquinolones (en poids vif traité par jour) a reculé de 48 % en poulet de chair et de 32 % en dinde entre 2011 et 2018. Concernant la colistine, dans la même période, les usages (poids vif traité par jour) ont régressé de 79 % en poulet de chair et de 57 % en dindes.
Pour l’Itavi ces très bons résultats doivent notamment donner des arguments afin de mettre en valeur les filières françaises. « Ce travail de l’ombre des éleveurs doit être mis en lumière pour pousser consommateurs à se tourner vers la volaille française », a conclu Anne Richard, la directrice de l’Itavi.
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(1) Le panel étudié pour le Refa2vi est considéré comme représentatif puisque 40 % des abattages français de ces deux volailles y sont représentés.
(2) pouvant entraîner l’apparition de bactéries résistantes potentiellement dangereuses pour l’homme