En 2020, 415 tonnes d’antibiotiques ont été vendues par le biais de la médecine vétérinaire, soit un repli de 2,7 % sur un an. « Le tonnage a chuté de 54,8 % depuis 2011, année de référence pour le premier plan Ecoantibio », relève Gérard Moulin, l’adjoint au directeur de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), rattachée à l’Anses, lors d’un point de presse organisé le 15 novembre 2021.
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Une bonne nouvelle, de laquelle découle une baisse de l’exposition des animaux d’élevage et de compagnie aux antibiotiques. L’indicateur ALEA « correspond au rapport entre le poids vif traité estimé et la biomasse de la population animale en France », décrit l’Anses, dans un rapport rendu public le 18 novembre 2021. L’ALEA global a diminué de 45,4 % depuis 2011. Il a encore perdu 0,6 point entre 2019 et 2020.
Bonne dynamique en porcs et volailles
Les progrès les plus importants ont été réalisés dans les élevages de volailles et de porcs. L’ALEA y a respectivement régressé de 64,4 % et 55,5 % sur la période de 2011 à 2020. Point de vigilance, l’exposition des bovins, des lapins et des petits carnivores domestiques, bien qu’en forte baisse depuis 2011, est orientée à la hausse entre 2019 et 2020.
Quant à l’exposition des animaux aux antibiotiques d’importance critique, « parmi les seuls à pouvoir soigner des maladies graves chez l’Homme », les résultats dépassent toutes les attentes. Toutes espèces confondues, « par rapport à 2013, l’exposition aux fluoroquinolones a diminué de 87,3 % et l’exposition aux céphalosporines de troisième et quatrième générations a diminué de 94,3 % ».
Après une forte baisse entre 2011 et 2016, « la tendance est plutôt à la stabilisation de l’usage des antibiotiques », résume Gérard Moulin. Mais pas question de relâcher l’attention pour autant. « Nous n’arriverons probablement pas à nous passer totalement d’antibiotiques, complète Gilles Salvat, le directeur général délégué à la recherche et à la référence, à l’Anses. Le plus important reste d’assurer la santé et le bien-être des animaux. »
Vacciner pour moins traiter
D’après les vétérinaires interrogés par l’Anses, « un des facteurs les incitant à moins recourir aux antibiotiques est l’utilisation de vaccins ou de traitements alternatifs comme la phytothérapie ou l’aromathérapie ».
Le développement des cahiers des charges « sans antibiotique » et les conversions bio aident également. « D’autres tendances sont plus ponctuelles : certains vétérinaires ont ainsi indiqué avoir administré plus d’antibiotiques aux bovins en raison des conditions météorologiques, qui ont favorisé les maladies respiratoires et les mammites » l’an passé.
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