Le prix de l’agneau, s’établissant à un niveau convenable, offre quelques réjouissances aux éleveurs présents au congrès de la Fédération nationale ovine qui s’est déroulé le 7 septembre 2021 à Limoges (Haute-Vienne). Pour autant, bien des inquiétudes demeurent. La France et l’Europe sont fortement dépendantes des importations.
« La production européenne couvre à peine 50 % de nos besoins », a rappelé Michèle Boudoin, présidente de la FNO. Il faudra veiller à ce que les importations des pays tiers ne viennent pas anéantir le travail de concertation avec les pays européens. Il faudra aussi trouver des jeunes producteurs. »
Pour la FNO, le problème vient aussi du fait que la viande était dans le collimateur d’association. Elle regrette d’ailleurs que certains parlementaires européens ne soient plus enclins à cofinancer des projets de promotion de la consommation accusant la viande de tous les maux. La souveraineté alimentaire semble par ailleurs inatteignable si les propositions de la Commission européenne pour le green deal (baisse des pesticides, baisse des engrais…) sont prises en compte.
Miser sur la communication
La bonne surprise de l’année écoulée, c’est que la consommation de la viande d’agneau s’est plutôt bien tenue. « Il faut continuer à communiquer sur la viande avec ses détracteurs, estime Flavien de Vaugelade, responsable du développement de la filière des produits carnés chez Super U. Même s’il n’est peut-être pas toujours possible de les faire changer de points de vue, ils nous écoutent. »
Autre constat, depuis le début de la crise du Covid : le consommateur est demandeur d’informations, notamment sur l’origine de la viande. « Les changements se poursuivent, observe Flavien de Vaugelade. L’importation s’est fortement réduit. Il y a une tendance de fond qui veut consommer plus local, plus durable, une viande plus « vertueuse » sous label. C’est celle qui progresse le plus, même encore en 2021 », explique-t-il.
La production ovine est souvent citée en exemple pour valoriser les territoires les plus difficiles. « Si on fournit un bien public à la société, il faudra monter en gamme en termes de soutien », a lancé Michèle Boudoin.