Les 120 kilomètres de clôtures électriques disposées dès décembre 2019 le long de la frontière germano-polonaise n’auront pas suffi. Depuis la première détection en Allemagne de la peste porcine africaine (PPA) le 10 septembre 2020 sur une laie retrouvée morte à 7 km de la frontière avec la Pologne, le virus a fait tache d’huile. Au 22 avril 2021, 1 031 sangliers infectés étaient recensés outre Rhin, d’après l’Association nationale sanitaire porcine (ANSP) et l’interprofession porcine française (Inaporc).
Ces foyers sont répartis entre le Land du Brandebourg (923 cas) et celui de la Saxe (108 cas), situés à l’est du pays (voir la carte ci-dessous). Dans l’ensemble des zones infectées, des mesures spécifiques ont été mises en place, telles que la suspension de la chasse, des activités agricoles et forestières, la recherche, collecte et prélèvements des cadavres des sangliers, ou encore la mise en place d’une prime de 100 à 150 euros par carcasse de sanglier trouvée.

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Progression vers l’ouest « limitée »
Si la Bavière reste indemne de la PPA, cet État allemand détenait près de 12 % du cheptel porcin du pays en 2019. Pour prévenir l’apparition du virus, une barrière de 500 km a été construite « de part et d’autres des autoroutes venant de la Saxe, de la Thuringe et de la République tchèque », indique l’ANSP.
D’après la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA), « depuis le 10 septembre 2020, la progression de la PPA en Allemagne vers l’ouest est limitée : 26 km d’est en ouest en 7 mois. »
Plus à l’est, en Pologne, une extension des contaminations vers le nord-ouest du pays est observée depuis décembre 2020. Le 18 décembre, « une nouvelle zone a été atteinte (région de Gryfinski), […] à moins de 5 km de la frontière avec l’Allemagne et à plus de 20 km de la zone Nord FPA allemande, rapporte l’ANSP. Cela représente un risque accru d’une nouvelle introduction du virus en Allemagne. »
Mesures assouplies en France
En France, le risque de contamination par la Belgique est désormais « négligeable », cette dernière étant reconnue indemne du virus depuis le 21 décembre 2020. « Le risque d’introduction [de la PPA en France] est maintenant plus lié à la situation en Europe de l’Est », estime l’ANSP, qui souligne que « l’ensemble du territoire est soumis au même risque ».
Le long de la frontière avec la Belgique, la zone d’observation a été supprimée depuis le 21 décembre 2020. La recherche active de cadavres de sangliers a également cessé. Les clôtures grillagées seront maintenues jusqu’en avril 2022.
« La mobilisation et la collaboration étroite de tous les acteurs dans la mise en œuvre des mesures contre la PPA, en particulier les mesures de biosécurité, sont essentielles pour protéger les élevages, la faune sauvage et maintenir le statut indemne de la France », insiste l’ANSP.
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