Une année difficile. La coopérative laitière Sodiaal, qui a collecté plus de 4,5 milliards de litres de lait auprès de 10 000 exploitations en 2020, a tenu son assemblée générale le mercredi 30 juin.
Le résultat courant de la coopérative se situe « à l’équilibre », à 1,3 million d’euros. Il était de 9,2 millions d’euros en 2019. « Cela n’est pas dans la tonalité de notre plan #Value, reconnaît Damien Lacombe, président de Sodiaal. La crise sanitaire et les frais liés à la reprise de l’usine de Carhaix, qui ne tourne pas à plein régime, ont pesé sur le résultat. »
Les segments d’exportation et de restauration hors foyer à la peine
En 2020, la coopérative déplore un recul des ventes de l’ordre de 35 % vers la restauration hors foyer et de 10 % à l’exportation. À l’international, « le marché de la nutrition et des ingrédients a été malmené, précise Damien Lacombe. Tout comme celui du lactosérum déminéralisé, qui a vu son prix chuter. »
Sur le marché intérieur, les ventes de produits de grande consommation en grandes et moyennes surfaces « ont fortement progressé », mais pas de quoi compenser intégralement le repli des autres débouchés.
Les mesures prises par Sodiaal pour limiter l’impact de la crise sanitaire, comme la réduction des coûts opérationnels ou le gel de certains investissements, ont permis de limiter les dégâts. Si le résultat courant est à la baisse, l’Ebitda reste stable d’une année sur l’autre.
361 €/1 000 litres versés aux producteurs en 2020
Finalement, le prix standard moyen (volumes A et B confondus) s’élève à 325 €/1 000 litres sur l’année 2020. Il baisse de 5 €/1 000 litres sur un an. Toutes primes et qualités confondues, le prix versé moyen se monte à 361 €/1 000 litres.
« Nous estimons que l’application des États-généraux de l’alimentation participe à hauteur de +13 €/1 000 litres sur la recette laitière des producteurs de lait », ajoute Damien Lacombe, conscient que « le chantier n’est pas terminé » puisque « la couverture des coûts de production n’est pas encore assurée ».
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Faire face à la crise des matières premières
De nombreux défis se dressent devant la coopérative, pour les années à venir. À court terme, l’une des principales préoccupations du président de Sodiaal est « de répercuter aux clients de la distribution l’inflation du coût des matières premières que connaissent éleveurs et transformateurs. »
En parallèle, Damien Lacombe surveille de près le cheminement de la proposition de loi Besson-Moreau, dite Egalim 2. Les récents amendements déposés sous l’impulsion, entre autres, de la Coopération Agricole, rassurent le représentant. Si une clause de non-négociabilité des prix agricoles est sur les rails, « il faut donner les moyens aux transformateurs de retrouver, ou répercuter, cela à l’aval », souligne le président.
Quant aux résultats de la grande consultation publique lancée par Sodiaal à la fin d’avril, consommateurs et producteurs attendent une meilleure rémunération des agriculteurs, le tout accompagnant une transition agroécologique. Damien Lacombe attend de cette transition qu’elle soit « équitable » pour les producteurs.
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