« L’AOP peine à se structurer et manque d’ambition pour le cahier des charges commun « Le porc français »», tancent FRSEA et JA de Bretagne, dans un communiqué publié le 9 juin 2022. Les deux syndicats ne mâchent pas leurs mots. « Le « collectif » ne se mobilise pas pour avancer sur des questions fondamentales telles que la rémunération des éleveurs et l’équité de paiement entre eux ».

 

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« Harmoniser » les plus-values

Ils estiment notamment que l’interdiction de la castration à vif, adossée à l’obligation de la signature d’un contrat conformément à la loi Egalim 2 « donnait l’occasion aux représentants de l’AOP de rééquilibrer le rapport de force entre abattoirs et éleveurs, nous constatons, hélas, qu’aucune cohérence dans la stratégie de la filière qualité « mâle castré » n’émerge ».

 

FRSEA et JA de Bretagne demandent une grille de paiement unique pour les éleveurs qui poursuivent la castration. Une position partagée par Carole Joliff, secrétaire générale de la Fédération nationale porcine (FNP), lors de l’assemblée générale du syndicat ce vendredi 10 juin 2022. « Il faut de l’équité entre les éleveurs et arrêter la logique « un abattoir, un prix ». Une harmonisation des plus-values est nécessaire ».

 

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« Les négociations n’avancent pas »

Or, entre organisations de producteurs (OP) et abatteurs, « les négociations n’avancent pas, rapporte François-Régis Huet, secrétaire général de la FNP. Bigard propose 2 centimes du kilo et Leclerc 5 centimes, loin des 13 centimes estimés par l’Ifip (1) pour financer le surcoût de la prise en charge de la douleur lors de la castration. C’est inacceptable ». « L’abattoir JPA ne répond même plus au téléphone », témoigne Carole Joliff.

 

La pression est également mise sur l’AOP Porc Grand Ouest pour faire avancer les discussions. Mais l’heure semble être à la déception. « On avait fondé beaucoup d’espoirs sur cette AOP, déclare Christiane Lambert, président de la FNSEA. Mais il semble y avoir plus de tiraillements que de complémentarité ou de complicité. »

 

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