La Commission européenne poursuit son calendrier concernant la future législation européenne sur le bien-être animal. Elle vient de publier sa synthèse sur les contributions des parties prenantes à la consultation publique, lancée en octobre 2021, sur la révision de la législation européenne sur le bien-être animal.
Une consultation publique pour le bien-être animal
Dans le cadre de sa stratégie « De la ferme à la fourchette », la Commission avait lancé, entre le 15 octobre 2021 et le 21 janvier 2022, une consultation publique afin de répondre à trois objectifs globaux : garantir un niveau plus élevé de bien-être animal, aligner la législation communautaire sur les dernières preuves scientifiques, élargir son champ d’application et faciliter sa mise œuvre.
Au total, cette consultation a récolté 59 281 réponses dont 92 % provenant de citoyens ressortissant de l’Union européenne. Si elle était destinée en premier lieu au grand public, des agriculteurs ainsi que des organisations professionnelles, des ONG ou des autorités publiques ont également pu répondre.
Lors de cette consultation, tous les États membres de l’Union européenne ont été représentés, avec une majorité de répondants provenant de l’Allemagne (23 %), de la France (15 %) et de la Pologne (10 %).
La fin de la caudectomie et de l’élevage en cage
Pour 89 % des répondants, il est nécessaire de fixer nouvelles exigences spécifiques en matière de bien-être animal pour certaines espèces animales telles que les vaches laitières (85 %), les bovins allaitants (84 %), les chats (79 %) ou les chiens (80 %).
Depuis de nombreuses années, l’interdiction de la caudectomie et la fin de l’élevage en cage sont les priorités de la plupart des associations de protection animales mais qu’en pense la population européenne :
- 85 % des citoyens de l’Union européenne sont favorables à l’interdiction de la caudectomie des porcs ;
- 93 % des répondants souhaitent la suppression progressive de l’utilisation des cages sous 5 ans pour les truies, les poules pondeuses, les veaux, les lapins, les volailles de chair, les cailles, les canards et les oies.
> À écouter aussi, notre podcast : Comment en finir avec la castration à vif des porcelets (06/04/2022)
Une plus grande protection des animaux durant le transport
En ce qui concerne le bien-être animal durant le transport, une large majorité des sondés ont répondu d’une même voix :
- 95 % des répondants sont favorables à l’introduction de temps de parcours maximum pour « mieux » protéger les animaux.
- 94 % des répondants ont estimé que l’exportation d’animaux vivants vers des pays tiers en vue de leur abattage devrait être interdite.
- 94 % des sondés étaient favorables à l’interdiction du transport de veaux non sevrés et d’autres animaux vulnérables, comme les vaches gestantes.
Des méthodes d’étourdissement contestées
Concernant la méthode d’étourdissement des volailles, 89 % des personnes interrogées pensent que l’étourdissement électrique par bain d’eau devrait être interdit.
En outre, une majorité écrasante de répondants (94 %) sont en faveur de l’interdiction du broyage des poussins mâles, y compris les autorités publiques (72 %).
Consultation BEA UE par marie-astrid
Des citoyens pas suffisamment informés
Sur l’ensemble des répondants, 65 % estiment ou pensent fortement qu’ils ne sont pas suffisamment informés sur les conditions d’élevage des animaux dans l’Union européenne ; une opinion partagée par 84 % des citoyens européens.
Concernant les exigences actuelles de l’Union européenne en matière de bien-être animal, une nette majorité des autorités publiques (64 %) considèrent qu’elles ne sont pas faciles à appliquer et que la manière dont elles doivent être n’est pas claire.
La création d’un label européen
Pour toutes les catégories de répondants (90 % de l’ensemble des sondés), la mise en place d’un label européen de bien-être animal serait un outil utile pour informer les consommateurs sur les conditions de traitement des animaux.
En plus de cette consultation, la Commission européenne pourra s’appuyer sur plusieurs études d’impact ainsi qu’une série d’avis scientifiques pour construire ses futures propositions réglementaires en matière de bien-être animal. L’adoption de ces nouvelles propositions législatives est prévue pour 2023 par le Conseil de l’Union européenne.
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