«Finir des bovins en montagne n’est pas impossible. Le label rouge dont nous disposons en race aubrac depuis 1999 nous permet de compléter l’éventail de production de notre troupeau allaitant », expliquent Robert, Annie et Jérôme Bos, installés à 1 000 m d’altitude à Pierrefort (Cantal). À partir de leur cheptel conduit en race pure sur 162 ha de prairies dont 52 d’estives, ils produisent chaque année une dizaine de mâles reproducteurs, des femelles reproductrices vendues en génisses de différents âges et en vaches suitées ou non, des broutards repoussés à 500 kg vifs pour l’Algérie ou l’Italie et des animaux finis pour la filière label rouge Bœuf Fermier Aubrac.

Foin et herbe au menu

« Nous finissons une douzaine de femelles et un bœuf par an, précise la famille Bos. Ces animaux sont triés en deux fois dans l’année. À l’automne, après avoir échographié toutes les vaches à la descente des estives, nous orientons sur l’engraissement les vaches vides de moins de 10 ans et celles pouvant présenter un problème de santé comme une mammite ou un manque de docilité. Un second tri est effectué au printemps sur des vaches ayant perdu leur veau durant l’hiver. » À savoir : 80 % des vêlages ont lieu en janvier et février, les derniers en mars et avril.

Le lot trié à l’automne rentre en stabulation paillée pour une durée d’engraissement variant de quatre mois (durée minimale exigée par le label rouge) à sept mois pour des ventes échelonnées entre février et mai à la coopérative Unicor (Aveyron). Les animaux reçoivent du foin à volonté et un aliment complémentaire composé de céréales, de pulpes et de luzerne. Le label rouge interdit l’ensilage, le maïs et les OGM sur la durée d’engraissement.

« Les vaches consomment 500 kg d’aliment acheté avec une quantité journalière de 3 kg au début jusqu’à 7 kg à la fin de cette période. Les carcasses affichent entre 380 et 480 kg nets pour un prix de vente de 5 €/kg à 5,30 €/kg. La marge est intéressante lorsque nous payons le concentré 320 €/t, elle diminue lorsque son prix grimpe à 450 €/t comme aujourd’hui ! Nous avions anticipé cette hausse et constitué un stock d’aliment. »

Préserver l’autonomie fourragère

Les vaches triées au printemps sont conduites en pâturage tournant sur des parcelles de qualité. Elles reçoivent aussi du foin à volonté et 3 à 4 kg d’aliment concentré avant d’être vendues en août et septembre. Les vaches de plus de 10 ans sont finies pour le circuit conventionnel au poids moyen de 450 kg de carcasse pour un prix moyen de 4,60 €/kg. « L’herbe, qui est notre richesse en montagne, est mise à mal ces dernières années par les invasions de rats taupiers et les sécheresses », précisent les éleveurs qui ont dû diminuer légèrement leur cheptel pour préserver une autonomie fourragère.

Les vaches reçoivent une ration mélangée durant l’hiver à base de foin, de paille, et d’ensilage d’herbe, ainsi que des minéraux. Les fourrages sont analysés pour être distribués en fonction des besoins des animaux. Monique Roque Marmeys