« Nous traversons actuellement une période de forte inflation, inédite depuis plusieurs décennies, affirme Benoît Rouyer, économiste au sein de l’interprofession laitière (Cniel), dans sa vidéo de conjoncture mensuelle. Dans ce contexte économique instable, l’augmentation des prix est disparate selon les marchés et la nature des produits », exposant certains opérateurs à un « risque fort de compression des marges. »
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Équilibre fragile
Ainsi, dans la filière laitière, le marché des commodités traverse « une période exceptionnelle ». En l’espace de cinq mois, les cours français de la poudre maigre et du beurre ont respectivement gagné 1 000 et 1 500 euros par tonne. Une embellie « à mettre en liaison avec une évolution peu dynamique de la production laitière dans les grands bassins exportateurs mondiaux », précise l’économiste.
Dans le même temps, « le prix unitaire des charges dans les élevages laitiers augmente de nouveau » (+12,7 % sur un an à la fin de 2021, pour l’Ipampa lait de vache) et « les prix des produits laitiers vendus en grande distribution ont relativement peu évolué au cours des derniers mois » (+ 0 à 2 % en 2021/Insee). L’équilibre est donc précaire, pour les maillons production et transformation.
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D’après l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache conventionnel s’élève à 334 €/1 000 litres en novembre 2021 (+8 % par rapport à 2020).
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