Les résultats du GIS Avenir Élevages ont été présentés à la presse le 20 janvier 2022. L’occasion de revenir sur l’évolution démographique du métier d’éleveur et les perspectives pour redynamiser l’accès à ce secteur.

 

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Une diminution des actifs

Christophe Perrot de l’Idele dresse le constat suivant : le nombre d’actifs dans l’élevage diminue. Une évolution qui s’explique plutôt par l’augmentation des départs que par la diminution des installations. On estime que la moitié des éleveurs bovins en 2018 pourraient avoir quitté le secteur en 2027.

 

Le secteur laitier est le premier à voir son nombre d’actifs chuter fortement. Seul le secteur ovin-caprin tire son épingle du jeu avec une diminution de seulement 0,4 % des actifs entre 2010 et 2018.

 

Le taux de remplacement varie aussi fortement en fonction des zones géographiques. Il atteint par exemple, le taux de record de 84 % dans la Région Bourgogne-Franche-Comté. Un pourcentage deux fois supérieur à la moyenne nationale.

 

Autre constat, l’âge des chefs d’exploitation est de plus en plus avancé. Un phénomène qui s’explique à la fois par la progression des installations tardives et par le maintien en activité des éleveurs à un âge plus avancé.

Créer des vocations

Des études menées par le Cniel et lIdele montrent que les jeunes en formation agricole ont de nouvelles attentes vis-à-vis des métiers des filières d’élevage. S’ils souhaitent devenir leur propre patron et avoir des responsabilités, ils demandent dans le même temps de se dégager du temps libre et de concilier vies privée et professionnelle.

 

La rémunération est également un des facteurs clé pour comprendre la dynamique d’installation en élevage. « Le revenu et la rémunération ne sont pas perçus comme très attractifs », souligne Margaux Gelin, du Gis-Idele. « Les jeunes vont parfois rester salariés pour avoir une rémunération stable et ne pas supporter le risque d’être chef d’exploitation », ajoute Yohann Barbe, producteur de lait et administrateur à la FNPL.

 

Le coût d’entrée en élevage peut aussi être rédhibitoire note Anne Richard, la directrice d’Inaporc. « Des aides doivent être trouvées. Le travail doit être fait avec les banques, les pouvoirs publics, voire des investisseurs externes. »

Ne pas négliger les opportunités

« Aujourd’hui, la population agricole ne suffit pas à sa propre reproduction », alerte Guilhem Anzalone, de l’ESA (Ecole supérieure d’agriculture d’Angers. Les personnes non issues du milieu agricole (Nima) représentent un potentiel de candidats à l’installation non-négligeable. Ces profils plus variés ont des compétences très diverses mais aussi des besoins spécifiques.

 

Se pose alors la question de l’adéquation entre les offres de reprises et les attentes de ces nouveaux porteurs de projets. Par exemple, un tiers des offres du Répertoire départ installation (RDI) concerne des exploitations laitières, pour la plupart en société, alors que la plupart des candidats à l’installation cherchent rarement à s’installer en collectif.

 

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