« Danone se base sur le premier quart des éleveurs pour calculer les coûts de production, c’est scandaleux. Danone ne respecte pas ses producteurs pour oser appliquer de façon aussi tordue les Egalim », s’emporte Luc Smessaert, éleveur Danone dans l’Oise adhérent de l’organisation de producteurs CapLait et vice-président de la FNSEA.

Plus de 200 manifestants

Résultat des courses, les éleveurs ont constaté un prix annoncé du lait (A) par la laiterie à 342 €/1 000 l au mois de janvier, en queue de peloton. « On est loin des 380 €/1 000 l annoncés par la concurrence. Par le passé, Danone était une locomotive. Aujourd’hui, c’est devenu le dernier wagon », poursuit l’éleveur. Il s’exprimait le lundi 24 janvier 2022 en aparté d’une manifestation organisée devant les grilles de la laiterie à Ferrières-en-Bray.

 

© L. Smessaert
© L. Smessaert

 

« Deux cents producteurs se sont déplacés. C’est une mobilisation très forte sachant que notre OP en regroupe 380. Une nouvelle rencontre est prévue avec Danone le jeudi 27 janvier, mais si rien ne se passe, nous saisirons le médiateur des contrats. Nous réfléchissons par ailleurs à d’autres moyens de poursuivre notre action, poursuit le responsable syndical. Nous sommes quand même très inquiets. Danone veut négocier comme au siècle passé, chaque mot, chaque virgule alors que dans le monde actuel nous avons besoin de choses simples et d’une plus grande réactivité pour pouvoir suivre la flambée des charges. »

Appel aux politiques

Cette action des producteurs de Danone intervient en effet dans un contexte de fragilisation de l’élevage avec une forte hausse des charges en particulier sur les achats d’aliments. Les producteurs réclament donc à l’industriel de prendre en compte les coûts de production moyens et de ne plus se baser sur le premier quart.

 

Yaourt au goût amer pour les éleveurs. Avec eux aujourd'hui à l'usine @DanoneFR de Ferrières-en-Bray. Dans le calcul du prix du lait, l'industriel doit prendre en compte le coût de PO moyen calculé au SMIC horaire. Pas la lune, mais la loi et la dignité @J_Denormandie #Normandie pic.twitter.com/HS3jOKDrN8

— Sébastien Jumel (@sebastienjumel) January 24, 2022

 

Selon Luc Smessaert, cet ajustement aboutirait à un prix payé de 380 €/1 000 l, plus proche de ceux de l’environnement laitier français. « Nous en appelons aussi aux hommes politiques pour faire respecter la loi Egalim, explique-t-il. On ne peut pas faire une loi et puis après laisser faire. »