« Une surmortalité de sangliers sauvages dans plusieurs départements métropolitains » a éveillé les soupçons des chercheurs, qui ont entamé des travaux préliminaires. Ces derniers ont alors découvert que les animaux avaient « succombé à une infection bactérienne due à une souche de Escherichia coli (E. coli) particulière », explique l’Inrae dans un communiqué publié le 11 janvier 2022.

 

La souche responsable est nouvelle. D’après une équipe impliquant plusieurs organismes de recherche (1), il s’agit d’un hybride entre deux souches de E. coli. « C’est la première fois qu’une souche hypervirulente de E. coli de ce type apparaît dans le réservoir sauvage », rapportent les scientifiques.

« Une bactérie potentielle mortelle » pour les porcs

Cette nouvelle souche « ne circulerait pour l’instant que chez des animaux de la faune sauvage, car elle ne présente aucun gène de résistance aux antibiotiques, signature fréquente de bactéries provenant d’élevages », indiquent les chercheurs, avant d’ajouter qu’elle « n’est normalement pas pathogène chez l’Homme ». En revanche, la bactérie hybride est transmissible aux élevages de porcs domestiques et « potentiellement mortelle » pour eux.

Prévenir l’émergence de nouvelles épidémies en élevage

D’après les scientifiques, la découverte de cette bactérie illustre l’importance du pacte biosécurité-bien-être animal, dont l’un des axes est de permettre aux éleveurs d’investir pour renforcer la prévention des maladies animales.

 

> À lire aussi : Animaux d’élevage, trois « actions concrètes » de l’État en faveur du bien-être animal (30/07/2021)

 

Ces travaux mettent également en lumière la nécessité de développer des programmes de surveillance de la faune sauvage. « Suivre la santé des sangliers sauvages pour protéger nos porcs d’élevage, c’est une des stratégies pour prévenir d’éventuelles épidémies porcines », appuie l’Inrae.

 

(1) L’Institut de recherche en santé digestive (IRSD) en collaboration avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) et l’université Toulouse III−Paul Sabatier.