« Les éleveurs de porcs évoluent dans un contexte de compétition exacerbée par des mesures de soutiens financiers, accordés par les États voisins, comme en Allemagne, ou de dumping social et environnemental comme en Espagne. Le gouvernement français ne peut pas ignorer cette situation », soutient l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), dans un communiqué publié le 6 janvier 2021.
L’organisation de l’amont demande à l’État de mettre en place un plan Covid-19 en faveur des éleveurs de porcs. « Cette demande sera présentée le mardi 11 janvier 2022 auprès du préfet de Région », précise-t-elle. « La viande bovine et les grandes cultures bénéficient d’aides Covid-19 en France. Il convient d’envisager dans les plus brefs délais un plan pour le secteur porcin, à la hauteur des moyens mis en œuvre par les bassins européens concurrents », plaide l’UGPVB.
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400 € de pertes par truie
Car sur le terrain, « les éleveurs de porcs sont victimes d’un effet ciseaux qui combine un cours du porc déstabilisé en raison d’un encombrement du marché européen (blocages logistiques au niveau international en lien avec le Covid-19, politique chinoise de restriction des importations, repli des Espagnols et des Allemands sur le marché européen) et d’une flambée du prix des premières affectant durablement, et à des niveaux sans précédent, les coûts de production », dépeignent les groupements bretons.
L’UGPVB rapporte une « très très forte » dégradation des trésoreries depuis l’été 2021, qui va « s’accentuer sur le premier semestre de 2022 ». « Sur la période d’octobre 2021 à avril 2022, cette perte est estimée à 400 € par truie, soit près de 100 000 € pour un élevage moyen de 250 truies, et cela avec des disparités très importantes », détaille l’organisation de l’amont. Elle considère que le prêt garanti par l’État (PGE), proposé pour la production porcine, est « inadapté pour répondre aux enjeux de distorsions de concurrence. »
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Réunion avec le ministre en janvier
Selon la Fédération nationale porcine (FNP), le PGE « permet un prêt de trésorerie à 0 % pendant au moins un an, garantie à 90 % par l’État. Les premiers engagements obtenus seront de l’ordre de 30 € par porc ou de 415 € par truie.
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Dans un communiqué publié le vendredi 7 janvier 2022, la branche porcine de la FNSEA annonce avoir programmé un rendez-vous « en janvier 2022 » avec Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, « pour un point de situation sur la trésorerie et les PGE et pour demander des aides directes dans le cadre des « aides temporaires d’État Covid » ouvertes en Europe, en cours de mobilisation dans certains pays européens. »
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