La réduction de la main-d’œuvre et la pénibilité du travail ont été déterminantes dans le choix des associés du Gaec de Bouquidy à Iffendic (Ille-et-Vilaine) pour une fosse sous caillebotis. « La main-d’œuvre agricole est difficile à trouver et à conserver », explique Steven Vilboux, installé avec ses parents et deux salariés. L’exploitation produit 1,2 Ml de lait sur 180 ha, et dispose d’un atelier de 150 truies avec engraissement.
Mis en route en juillet 2015, le bâtiment a été conçu pour limiter au maximum le travail d’astreinte. La traite est réalisée par deux robots. Le raclage est entièrement automatisé, avec un nettoyage intégral des couloirs. « Nous n’utilisons presque plus de paille, un gain de temps considérable si l’on tient compte du temps passé à récolter et à épandre par la suite. La filière bovine est en retard par rapport à la production porcine, qui a su automatiser depuis longtemps. »
Grâce au stockage des effluents sous le bâtiment, les éleveurs bénéficient d’un lisier plus concentré, qui nécessite moins de transports pour l’épandre. « Avec une pluviosité normale, ce sont près de 600 m3 d’eau à épandre en moins chaque année par rapport à une fosse béton non couverte, soit de 500 à 2 500 € économisés en frais d’épandage », compare Damien Fontaine, concepteur bâtiment chez Eilyps.
Quatre couloirs
La capacité de la fosse est de 2 300 m3, ce qui correspond au besoin de stockage réglementaire de six mois pour les 124 places de la stabulation. Elle recueille les effluents, ainsi que les eaux de lavage des robots et du tank. Elle est profonde de 2,5 m, une hauteur à ne pas dépasser pour éviter des problèmes de malaxage, selon le vendeur. Le lisier poussé par le brasseur serpente dans les quatre couloirs. « Ce nombre est obligatoirement pair, afin que le lisier revienne à son point de départ et circule dans toute la fosse », explique Damien Fontaine. La puissance du brasseur électrique (30 CV, 48 ampères) a été adaptée pour les 320 m de couloirs (4 x 80 m).
Reste son coût. « Le coût supplémentaire d’un bâtiment sur fosse caillebotis varie de 500 à 1 000 €/place, calcule Damien Fontaine. Mais avec une fosse circulaire découverte, il ne faut pas minimiser le poste « terrassement » : les fosses sont souvent construites à l’opposé du bloc de traite, et les accès à stabiliser sont très coûteux afin de supporter des charges de matériel de 40 à 50 tonnes. En tenant compte du coût de construction et du coût de fonctionnement, la différence n’est pas si importante. »