En arrivant chez Sébastien Doat, à Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers), on se gare désormais sur un parking aménagé dont le sol a été stabilisé avec du gravier. Une chaînette empêche tout véhicule qui n’est pas passé par le point d’eau et la centrale de désinfection de poursuivre son chemin. Également stabilisé, le chemin qui mène vers les salles de gavage permet d’éviter le contact avec la boue, potentiellement vectrice du virus de l’influenza aviaire. À l’entrée des bâtiments, Sébastien a installé un sas dans lequel toute personne doit enfiler une combinaison et des bottes, et se laver les mains avec un produit bactéricide avant d’aller plus loin. « Pour les visiteurs (vétérinaire, technicien…), je mets à disposition des combinaisons en coton et des bottes désinfectées entre deux bandes. »

Sébastien a équipé ses salles de gavage d’un système de ventilation composé de gaines rigides dotées d’un furet pour le nettoyage. Elles permettent une meilleure désinfection comparé aux gaines souples. Elles disposent également de variateurs de fréquence aboutissant à une économie de 30 % d’électricité. Entre deux bandes, un arrêt de 72 heures permet de nettoyer entièrement les salles, de les désinfecter et de faire sécher les installations. Un vide sanitaire de 14 jours sera observé une fois par an. Ces investissements pour la biosécurité ont été pris en charge à hauteur de 40 % par les aides PCAE et FranceAgriMer. Les pertes de revenus pendant le vide sanitaire seront également compensées. À ce jour, 50 % ont été versés aux producteurs.

Contamination enrayée

« L’arrêt de la production, de février à mai dernier, a produit des effets, estime le gaveur. Lorsque l’activité a repris, sur 1 000 exploitations contrôlées dans la zone sud-ouest, seuls quelques cas de contamination ont été trouvés. »

Afin de sécuriser les élevages, la profession se dirige vers un modèle de bande unique. Une exploitation élèverait 6 000 canards dans un seul bâtiment de 800 m2, dans lequel les animaux resteraient jusqu’à ce qu’ils partent au gavage. L’éleveur ferait 3,5 rotations par an pour respecter le maximum de 36 000 canards annuels imposé par l’IGP Sud-Ouest.