«Le parasite responsable de la gale du mouton (gale psoroptique) est très contagieux, alerte Emmanuel Garin, vétérinaire chez Groupement de défense sanitaire (GDS) France. Un seul animal peut contaminer tout le troupeau en quelques semaines. » Depuis la fin des arrêtés préfectoraux, en 2013, et avec le déplacement des animaux qui se multiplie, le nombre de cas progresse dans l’Hexagone.
Pour prévenir l’expansion de la maladie, un programme volontaire propose des recommandations permettant d’identifier les foyers, de les gérer et de mieux empêcher leur diffusion. Il a été élaboré dans le cadre de la commission ovine de GDS France qui associe les éleveurs, les experts représentants le réseau des GDS, ainsi que les autres partenaires de la santé ovine dans une démarche collaborative. « À l’image des maladies contagieuses comme le Covid-19 ou de la grippe, la maîtrise de la propagation de la maladie passe par la mise en place de mesures barrières », précise l’expert.
Des faux négatifs
La gale est due à un petit acarien qui vit dans la peau. Celui-ci provoque des démangeaisons intenses qui s’accompagnent de lésions puis de croûtes. « Certains animaux se grattent jusqu’au sang, explique-t-il. L’impact sur la santé et le bien-être du troupeau est considérable et les résultats technico-économiques risquent d’être fortement perturbés. » Dès qu’un doute survient à propos de cette maladie, le mieux est de contacter son vétérinaire pour établir un diagnostic, et son GDS.
Ce diagnostic peut présenter des difficultés. Certains traitements antiparasitaires utilisés pour lutter contre d’autres parasites masquent les symptômes. L’identification de la gale s’effectue au microscope après un raclage de la peau.
« Il arrive que le prélèvement passe légèrement à côté du parasite pourtant bien présent », signale Emmanuel Garin. En conséquence, si le résultat positif garantit la présence du parasite, le négatif n’est pas fiable à 100 %.
Un outil de diagnostic bientôt disponible
Un outil sérologique devrait être prochainement disponible pour faciliter le diagnostic. « Le traitement demande beaucoup de rigueur de la part des opérateurs, insiste l’expert. Tous les animaux et l’ensemble des bâtiments doivent être traités en même temps. » Ainsi, l’oubli du moindre recoin peut constituer un réservoir de contamination ultérieur. Plusieurs modalités de traitement sont possibles : bain, pulvérisation ou baignade…
Là aussi, la rigueur est indispensable. Dans le cas de la baignade, « si le bout d’une oreille échappe au traitement, il pourra être à l’origine du redémarrage de la maladie », souligne le spécialiste.
De ce fait, le respect des règles de biosécurité lors de l’introduction d’un animal fait partie des mesures préventives indispensables afin d’éviter l’entrée de la gale dans son exploitation (lire l’encadré ci-dessous).
Marie-France Malterre