«Àmême quantité d’aliments distribués et consommés, le mode de distribution n’a pas d’impact sur la performance des animaux, annonce Marion Benoit, chef de projet Conduite du troupeau bovin allaitant à l’Institut de l’élevage, lors des dernières journées nationales des groupements techniques vétérinaires, en mai. Toutefois, pour des fourrages à valeur d’encombrement élevé, la mélangeuse augmente l’ingestion, permettant de réduire en parallèle l’apport de concentrés énergétiques. »

Ration maîtrisée

Les performances observées en élevages à la suite de l’introduction de rations mélangées s’expliquent par une meilleure maîtrise de la composition des rations, leur homogénéisation, et le contrôle des quantités distribuées. Pour les rations à base de fourrages grossiers, les quantités ingérées sont aussi nettement supérieures.

Avec une ration à base de fourrages grossiers, l’ingestion est meilleure. Telle est la conclusion des essais menés à Jalogny (Saône-et-Loire), pendant quatre hivers sur des lots de génisses de deux ans, nourries à l’ensilage d’herbe et au foin. L’ingestion est supérieure de 17 % grâce à la mélangeuse. « L’action de découpe réduit l’encombrement de la ration, précise Marion Benoit. Cette augmentation de l’ingestion influence les performances. » Un premier lot consommait une ration « séparée », avec distribution successive de l’ensilage, puis des concentrés, et du foin à volonté. L’autre lot recevait une ration mélangée, dont les quantités de concentrés ont été réduites de moitié lors du dernier hiver.« Durant les trois premières années, la quantité de matière sèche (MS) ingérée par le lot témoin était de 10 kg par jour, contre 11,7 kg avec la mélangeuse. Ainsi, cette dernière permet d’obtenir une croissance supplémentaire de 119 g par jour », poursuit la spécialiste. La mélangeuse permettrait donc de mieux valoriser les fourrages fibreux et, par conséquent, de baisser la concentration énergétique de la ration.

Avec une ration plus ingestible, à base d’ensilage de maïs, les performances sont équivalentes. À la ferme expérimentale des Etablières (Vendée), des essais ont été menés sur deux lots de jeunes bovins, l’un nourri avec une mélangeuse horizontale à vis, l’autre à la désileuse. « Il n’y a pas non plus de différence significative pour le poids d’abattage et de carcasse, le rendement carcasse, la conformation et l’état d’engraissement », précise Marion Benoit. Sur la durée de l’engraissement, la consommation moyenne journalière affiche 10,9 kg de MS/j pour le lot nourri à la désileuse, et 10,6 kg de MS/j pour la mélangeuse. « Les indices de consommation calculés sont donc voisins, constate-t-elle. Avec la désileuse, il faut 7,3 kg de MS pour produire 1 kg de poids vif, et 7 kg pour les animaux nourris à la mélangeuse. Ainsi, pour produire 430 kg de carcasse, les durées d’engraissement sont quasiment équivalentes : 191 jours à la désileuse, contre 187 jours à la mélangeuse. »