En 2011, Laurent Bourcier a cherché à simplifier la conduite de son atelier ovin, afin de faire face au développement de son élevage de veaux de boucherie. Avec l’objectif, aujourd’hui atteint, d’un élevage en plein air intégral. « C’est dans ce cadre que j’ai opté pour des brebis Mules-Texel et rouvert 3 ha de coteaux embroussaillés », précise l’éleveur installé à Chaudefonds-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire.

Très pentu, jusqu’à 50 % sur 100 m, envahi par des prunelliers, genêts, ajoncs, fougères, ronces et autres robiniers faux-acacias, le site de la Coulée neuve « formait un bloc embroussaillé à plus de 60 % et dans lequel plus personne ne pouvait entrer. » L’intégrer dans le système fourrager s’est traduit par la création de sept parcelles de 0,3 à 0,8 ha. « Pour chacune, j’ai inclus au sommet, une bande d’herbe de 10 m de largeur, précise Laurent. Elle sert d’aire de repos tout en apportant un peu de fibres. »

En parallèle, les 1 600 m de clôtures ont dû être refaites. « Mais pour entamer ce chantier, il a d’abord fallu ouvrir des passages le long des anciennes clôtures. » Dans la région, une seule entreprise, Maine & Anjou Broyages, est équipée d’un broyeur à chenilles radiocommandé, capable de travailler des terrains très pentus et à forts dévers. C’est donc elle qui est intervenue. Elle a également ouvert des passages à l’intérieur des parcelles sur une largeur de 2,60 m « de manière à casser les gros îlots et permettre aux animaux de circuler. »

Faire passer des chèvres

Avec la réouverture de la Coulée neuve, Laurent, qui élève 120 brebis sur 22 ha de prairies, a gagné de la souplesse dans sa rotation parcellaire. « En 2015 et 2016, les brebis sont restées en moyenne cinq jours sur les parcelles de coteaux. » L’exploitation de ces surfaces repose sur la complémentarité ovins/caprins : les chèvres, des pyrénéennes louées à la société Ecopasto, sont en effet les premières à passer sur les parcelles, pendant quinze jours en moyenne. « Dressées à 1,80 m, elles s’attaquent sans problème à la végétation haute, notamment aux ronciers. Elles avancent également plus loin qu’un mouton dans le bloc de broussailles, savent reculer, et finalement touchent assez peu à l’herbe », constate l’éleveur.

Comme pour ses autres parcelles, Laurent note ses observations : dates d’entrée et de sortie, état de la parcelle, végétation en place et comportement des moutons. « Je m’aperçois que les brebis mangent aussi bien les ligneux que les pousses d’arbres, les jeunes ronces ou les orties. Elles vont moins sur les fougères mais, ce printemps, j’ai vu des agneaux en manger au stade crosse. »