Installé à Termes, en Lozère, Denis Valette a choisi d’avoir des nourrices – ou tantes – pour compléter la tétée de ses veaux sous la mère. « J’élève ensemble 12 vaches laitières et 48 limousines, que je fais saillir par un taureau limousin. Les vêlages sont étalés sur l’année, pour ne pas avoir plus de 25 veaux à la tétée. J’arrive ainsi à tout faire seul. Et j’ai des veaux prêts chaque semaine pour livrer mes deux clients bouchers », explique le jeune éleveur.

Pour nourrir ses veaux jusqu’à cinq mois sans donner de lait en poudre en complément, Denis prévoit un quart de laitières dans son troupeau. Il achète des montbéliardes, des brunes ou des simmentals pleines ou en première lactation, qui produisent autour de 20 l/j au pic. « J’observe leur comportement, elles doivent être dociles et calmes au sein du groupe, de façon à ne pas perturber la tétée. »

Toutes les mères pâturent de mai à novembre autour de la stabulation. La nuit, elles ont du foin à volonté au pré. Durant la tétée, elles reçoivent un concentré à 18 % de protéines, constitué de méteil et de tourteaux. La quantité par tante va de 4 à 6 kg/j. « J’en donne aussi 1,5 kg/j aux limousines pour qu’elles expriment leur potentiel laitier », précise Denis.

Avec des vêlages chaque mois, il a en permanence des veaux de différents âges, ce qui l’aide à lisser les besoins en lait. « En ce moment, par exemple, ils pèsent de 51 à 270 kg », note-t-il. Ces veaux sont allotés en fonction du poids. « Pour la tétée, je lâche les petits en premier et les plus gros en dernier. » À la fin, il passe de la graisse à traire sur les mamelles de chaque vache, pour éviter les gerçures, et il vérifie si tout le lait a été bu. Ce n’est pas toujours le cas. « En ce moment, je viens de vendre deux veaux. Ceux qui restent ont moins d’appétit car ils ont attrapé une grippe intestinale. Je dois finir de traire à la main une ou deux tantes. C’est du travail en plus. Mais c’est l’affaire de quelques jours seulement, car d’autres veaux vont arriver. »

Des ajustements à faire

Lorsqu’il y a durablement trop de lait, Denis peut tarir une tante plus tôt, acheter un petit veau en complément des siens ou retarder le départ d’un ou deux veaux plus âgés. « Cet été, j’en ai vendu deux à 190 kg de carcasse. »

S’il manque de lait, il vend à quelques semaines un petit veau croisé né d’une tante. « Je ne les élève pas tous. Ils se classent seulement en R + ou U -, ce qui réduit le prix », précise-t-il.

Pour bien anticiper ces ajustements, il observe les saillies et les retours en chaleur, pour savoir quand les vaches sont pleines et prévoir leur date de vêlage. Il pèse également les veaux tous les quinze jours, pour évaluer leurs besoins en lait et voir si le GMQ reste correct. « Entre 1,3 et 1,4 kg/j, tout va bien, ils tètent suffisamment. »