«Sur nos terres sableuses et séchantes, nous atteignons rarement plus de 9,5 t de matière sèche (MS) par hectare en maïs ensilage. Nous cherchions donc une autre source d’énergie pour nos vaches », expose Benoît Tripoteau, éleveur à Saint-Laurent-de-la-Salle, en Vendée.

Depuis le début du mois de septembre, Benoît et ses deux associés font pâturer quotidiennement leurs 75 laitières sur une parcelle de betteraves de 1,2 ha, après la traite du matin. « C’est pour nous une solution efficace. Le rendement est estimé entre 13 et 14 t de MS/ha, pour une valeur énergétique aux alentours de 1,15 UFL/kg de MS. Et sans coûts de récolte ! » se satisfait Benoît.

« Des fraîches vêlées en état »

Pour prévenir le risque d’acidose, la conduite au fil est indispensable. « Nous avançons le fil d’environ 1,50 m par jour, pour une ingestion estimée entre 3 et 4 kg de MS par vache. C’est un fourrage appétant. En une demi-heure, le plus gros est mangé ! » Benoît avoue tout de même avoir « découpé des betteraves sur les premières sorties au pâturage, pour faciliter l’ingestion ». Après 45 minutes, les vaches sont emmenées en prairie. « Nous ne les laissons pas trop longtemps sur la parcelle de betteraves, pour éviter qu’elles se couchent sur la partie déjà pâturée, plutôt terreuse. »

Avec un nombre accru de vêlages à partir de la fin de l’été, « le pâturage des betteraves nous permet de maintenir les vaches fraîches vêlées en état pour le démarrage en lactation », analyse Benoît. L’éleveur veille néanmoins à apporter de la fibre dans la ration. « En plus des betteraves, nous apportons 5 kg de MS de maïs, 4 kg d’ensilage d’herbe, 1,8 kg de tourteau de colza, 700 g de triticale aplati, et le pâturage de ray-grass anglais. » Sur la composition du lait, Benoît a relevé une sensible augmentation des taux de 1 point, tant pour le TB que le TP. S’agissant des butyriques, rien à signaler. « La terre présente sur les betteraves ne pose pas de problèmes. Comme il n’y a pas de fermentations, le danger est écarté », affirme l’éleveur.

L’an prochain, Benoît et ses associés renouvelleront l’expérience, en semant la même surface de betteraves. « Nous essaierons de débuter leur pâturage dès le 15 août, pour remédier au déficit d’herbe. Cette année, en ayant commencé la parcelle début septembre, nous pensons la finir fin novembre. »