«On ne peut pas être à 100 % 365 jours par an. Notre vigilance est au plus haut quand on se concentre sur une activité dominante, comme la détection des chaleurs ou les soins aux jeunes veaux », expliquent Nicolas et Agnès Petit, installés à Ouainville, en Seine-Maritime. À cette première motivation s’ajoutent la volonté de réduire la pression sanitaire dans le bâtiment et la possibilité de tarir et faire vêler aux périodes les plus clémentes de l’année. Il s’agit également de concilier vie privée et vie professionnelle : « Cette organisation nous procure plus de confort. Nous pouvons ainsi prendre des vacances pour les fêtes de fin d’année et au début de l’été. »
La première période de vêlages court de mars à fin avril, pour un tiers des génisses et laitières. Elle permet de faire pâturer les veaux à la fin juin et de mettre en place un vide sanitaire de la nurserie en juillet. La seconde, plus longue, s’étale d’août à mi-novembre pour le reste des animaux, afin de faire coïncider le sevrage et la mise à l’herbe.
Méthode et rigueur
« La clé du succès est l’organisation, la rigueur… et la volonté », soulignent les éleveurs. Pour atteindre leurs objectifs, ils s’appuient sur le suivi de fécondité réalisé par la clinique Véto cœur de Caux toutes les trois semaines (forfait annuel à hauteur de 1,02 € par mois et vache, hors échographies), et leur planning circulaire de reproduction. « Pour que ce système fonctionne, il faut être vigilant quant au bon déroulé de la gestation, de l’insémination artificielle jusqu’au vêlage, précise Nicolas. Notre marge de manœuvre est réduite, d’autant plus qu’on n’intervient pas sur le cycle naturel des animaux. Nous avons sans doute plus de vaches que nécessaire, par sécurité. »
Une réussite
Le couple ne souhaite pas revenir en arrière. « Nous atteignons nos objectifs, tout en continuant à remplir le contrat avec notre laiterie, explique Agnès. Cela nous permet d’être plus rigoureux, et avoir soixante naissances en l’espace de deux mois ne nous pèse pas. Tout se passe bien ! » Les éleveurs précisent néanmoins qu’ils ont dû se créer leurs propres indicateurs de suivi technique. « La notion d’intervalle vêlage-vêlage est tronquée chez nous, confient-ils. Nous regardons davantage la proportion de vêlages qui ont lieu pendant la période voulue ou le nombre de réformes causées par un saut de cycle. »
Alexandra Courty