« Lors de la foire du 22 octobre 2020, les poulains se sont vendus entre 2,40 et 2,50 € par kilo et les juments entre 2,20 et 2,70 €, explique Roger Condamine, le président du comité des foires chevalines de Maurs, dans le Cantal. Les 400 chevaux présents ont trouvé preneurs à destination de la France, de l’Italie et de l’Espagne, à des cours reconduits par rapport à la foire de juin, et en légère hausse pour les juments par rapport à l’an passé. Nous sommes heureux d’avoir pu maintenir la manifestation dans le contexte sanitaire actuel. »

Offre en recul

À Chénérailles, dans la Creuse, la centaine de chevaux présents le 11 octobre a également bénéficié de transactions actives, avec des prix compris entre 2,30 et 2,50 €/kg pour des poulains de 400 kg. Selon Thierry Jamot, le président du Comité des foires de Chénérailles, « le contexte sanitaire complique néanmoins le marché. La foire d’automne réunit habituellement environ 200 chevaux et celle du mois de mai, annulée en 2020, près de 300. »

 

« Les effectifs de chevaux lourds ont fondu au fil des ans, analyse Max Dubernard, négociant en Dordogne, dont l’activité est passée de 3 000 poulains par an dans les années 1990 à 1 000 aujourd’hui. Le prix élevé des femelles risque d’accentuer ce mouvement. La réglementation très stricte sur l’identification des animaux a incité certains éleveurs à cesser cette production. La réduction de l’offre tire les prix vers le haut, car la demande italienne reste soutenue. »

Débouchés perturbés

Les données FranceAgriMer confirment que 16 525 poulains naissaient en France en 2008, contre 9 132 en 2018. « Les Italiens restent friands de la viande de cheval, mais le confinement perturbe un peu leurs achats à cause de la dispersion des boucheries chevalines. Le prix du kilo de carcasse est aujourd’hui de 4,50 et 5,20 € pour des carcasses de 250 à 320 kg », précise Vittorio Carpegna, éleveur négociant près de Turin.

Monique Roque-Marmeys