L’ouverture récente de la nouvelle Maison du comté à Poligny (Jura), au cœur de la zone de production, illustre la belle santé de la première filière fromagère française AOP : 2 400 exploitations agricoles, 140 fruitières, 1,6 million de meules de comté par an et 7 000 emplois.
Pourtant, il y a un peu plus d’un an, lors du premier confinement du printemps 2020, les inquiétudes étaient grandes. À la suite de la fermeture de certains marchés traditionnels tels que les rayons à la coupe en grandes et moyennes surfaces (GMS), des restrictions draconiennes ont été prises pour freiner la production laitière et fromagère (- 8 % de livraison de lait lors du deuxième trimestre).
+ 4,6 % de ventes en 2020
Grâce à une communication dynamique sur les réseaux sociaux, un rééquilibrage des circuits commerciaux (libre-service, râpé…) et un rebond de la consommation, l’année 2020 s’est finalement clôturée par une progression des ventes (+ 4,6 %, 59 735 tonnes).
Cette dynamique perdure encore aujourd’hui. Toutefois, malgré ces indicateurs favorables, les responsables du comté restent vigilants.
Avec la dernière modification de leur cahier des charges (davantage de pâturages, moins de lait à l’hectare, plans d’épandage du lisier resserrés), ils entendent répondre au mieux aux attentes de la société. « Il faut faire preuve d’humilité quand on se projette vers l’avenir, souligne Alain Mathieu, le président du Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC). Comment s’effectuera la reprise ? Quel sera le comportement des consommateurs ? Les enseignements tirés de la crise de la Covid nous incitent à être encore plus rigoureux sur la qualité de notre fromage et la façon dont il est produit. »
Les conclusions du bureau d’études Basic, qui avait examiné pour le compte de Greenpeace France et du WWF les engagements de durabilité (économique, sociale et environnementale) de onze labels, dont le comté AOP, les y encouragent : il classe l’AOP comté au même niveau que le label Bio équitable en France.