, la fièvre Q serait la cause infectieuse la plus fréquemment rencontrée en ateliers caprins (27,1 %). En ovins, 14,8 % des séries abortives seraient attribuées à cette maladie et 9,7 %, chez les bovins.
Identifier les besoins des éleveurs
« Si bon nombre de données émanent des élevages de ruminants déjà infectés, nous nous sommes aperçus que la maladie et ses conséquences étaient encore méconnues sur le terrain », rapporte Raphaël Guatteo, vétérinaire et coprésident du comité d’experts.
La constitution de ce comité vise à mieux identifier les besoins des éleveurs par la réalisation d’une enquête nationale et à favoriser l’accès à des recommandations concertées en matière de diagnostic et de maîtrise de cette maladie complexe. « Des supports pédagogiques tels que des fiches pratiques seront élaborés et diffusés au sein des réseaux d’élevage », complète le vétérinaire.
Un accompagnement à consolider auprès des éleveurs
« Nous faisons face à deux grandes difficultés dans la collecte et l’analyse des données de suivi aujourd’hui. D’une part, la déclaration des avortements par les éleveurs constitue un véritable goulot d’étranglement. D’autre part, beaucoup de résultats de prise de sang se révèlent non utilisables pour enrichir nos bases nationales », poursuit le spécialiste.
En effet, parmi l’ensemble des maladies recherchées, « la proportion de non-conformités est la plus élevée pour la fièvre Q. Il s’agit, pour la très grande majorité des cas, d’une non-conformité sur les prélèvements », atteste le bilan de 2019 du dispositif Oscar, incluant 26 départements.
Protéger aussi la santé humaine
Autre point d’attention, la vaccination. La transmission de la bactérie Coxiella burnetii à l’homme provient de l’inhalation de très fines particules. Elle peut se propager sur plusieurs kilomètres. Pour protéger la santé animale, les performances des troupeaux et la santé humaine, « il faut a minima vacciner les cheptels présentant un risque de zoonose majeur, c’est-à-dire les élevages ouverts au public », souligne Raphaël Guatteo.
De même, les troupeaux affichant des signes cliniques relatifs à la fièvre Q doivent être identifiés et vaccinés pour protéger les jeunes générations d’animaux. Là encore, le comité d’experts doit réfléchir aux moyens à disposition pour mieux accompagner les éleveurs dans les chantiers de vaccination.
(1) Gache K., Rousset E. Perrin J.B., De Cremoux R., Hosteing S., Joudain E. Guatteo R. Nicollet P., Touratier A., Calavas D., Sala C., 2017. Estimation of the frequency of Q fever in sheep, goat, and cattle herds in France : results of a 3-year study of seroprevalence of Q fever and excretion level of Coxiella Burnetii in abortive episodes.