« Si l’on n’apporte pas de la valeur à nos adhérents, ils partiront. On fera tout pour le projet d’association d’organisations de producteurs (AOP) réussisse », assure Philippe Auger, président d’Elvea France, lors de l’assemblée générale de l’association le 15 octobre 2020 à Orléans (Loiret). « Il y a en face de nous des interlocuteurs qui sont très structurés, nous devons en faire de même. »

 

Car son constat est sans détour. « Aujourd’hui, Elvea est tout sauf un outil économique. Le but de l’AOP sera de signer des accords-cadres nationaux, par exemple sur le label rouge, qui puissent ensuite être déclinés par OP ensuite. L’AOP coule le ciment, les OP montent les murs. » Philippe Auger précise que cette nouvelle structure « n’aura pas vocation à remplacer les OP. Elle sera juridiquement indépendante d’Elvea France ».

 

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La Pac, « dernier atout » pour l’élevage allaitant

Au-delà de l’amélioration de l’organisation de l’offre, le président de Elvea France estime que la prochaine réforme de la Pac « maintiendra ou condamnera l’élevage allaitant en France ». « Qu’on le veuille ou non, notre alimentation va se végétaliser. Si l’on regarde les choses de manière pragmatique, il n’y a pas la place pour 4 millions de vaches allaitantes, sauf si la France a une vocation exportatrice, qu’il ne faut pas laisser tomber. »

 

Philippe Auger mise notamment sur l’importance de l’environnement dans la future Pac. « En France, l’élevage nous permet de ne pas avoir d’incendies. En Europe, nous sommes les seuls à avoir des races, des surfaces, du savoir-faire et une organisation. » Il appelle l’ensemble des acteurs de la filière à « une prise de conscience ». « Le politique ne peut pas tout. Il faut donner un véritable signal fort aux éleveurs allaitants. C’est leur dernier atout. »

 

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