(Cnaol) le 6 octobre, les ventes de produits laitiers sous AOP et IGP ont progressé en 2019, aussi bien en volume (+1,3% par rapport à 2018) qu’en valeur (+3,3% par rapport à 2018). En l’espace de dix ans, les ventes de produits laitiers estampillés AOP ont grimpé de 12,2 % en volume. Du côté des IGP laitières, la croissance atteint 31,2 % depuis 2014.
La crise sanitaire et économique survenue en 2020, caractérisée par une fermeture partielle de la restauration hors foyer et des rayons à la coupe, risque bien de briser cette dynamique.
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Légère perte de vitesse pour le Comté
Entre 2018 et 2019, sur le lait de vache sous AOP, seule la catégorie des fromages à pâte pressée cuite enregistre un repli des volumes commercialisés. Le popularité croissante de l’Abondance (+5 %) ne compense pas le léger repli observé sur le Comté et le Beaufort (− 3,5 %).
Dans les autres familles de fromages, le Brie de Melun (−4,1 %), le Cantal (−3,6 %), le Livarot (−1,9 %), la Tome des Bauges (−1,5 %) et le Munster (−1,2 %) connaissent le même sort. A l’inverse, le Salers (+15,7 %), la Fourme de Montbrison (+11,5 %), le Laguiole (+11,2 %) et l’Epoisses (+8,1 %) enregistrent les plus belles progressions.
Sur dix ans, entre 2009 et 2019, les constats changent légèrement. Parmi les pontes des AOP laitières, le Munster (−21,7 %), le Bleu d’Auvergne (−18,2 %), le Pont-l’Evêque (−15,5 %) et le Cantal (−14,6 %) s’essoufflent. Tandis que l’Abondance (+65,7 %), le Morbier (+41 %), le Camembert de Normandie (+34,3 %), le Mont-d’Or (+31,5 %), l’Epoisses (+28,3 %), le Comté (+22,7 %) et le Beaufort (+14,4 %) séduisent toujours plus.
Popularité croissante des fromages de chèvre
Du côté des fromages sous AOP au lait de brebis, les ventes sont restées stables entre 2018 et 2019 mais ont perdu 2 % sur dix ans. La popularité de l’Ossau-Iraty (+52,9 % par rapport à 2009) ne suffit plus à compenser la perte de vitesse du Roquefort (−10,5 %). En lait de chèvre, les ventes sont également stables entre 2018 et 2019 mais la progression se chiffre à 11 % depuis 2009. Le trio de tête composé du Rocamadour (+17,4 % par rapport à 2009), du Sainte-Maure de Touraine (+40,9 %) et du Selles-sur-Cher (+7 %) porte cette croissance.
Si la quantité de fromages sous AOP commercialisée reste finalement stable entre 2018 et 2019, les ventes de beurres et crèmes sous AOP et AOC ont respectivement augmenté de 5,5 % et 12,5 %.
Sur les IGP, les fromages et la crème ont le vent en poupe. La raclette de Savoie (+14,2 %), le Brillat-Savarin (+10,5 %) et la Tomme des Pyrénées (+6,8 %) connaissent les plus fortes croissances entre 2018 et 2019. L’Emmental de Savoie recule légèrement (−2,3 %).
Deuxième producteur européen, derrière l’Italie
« En 2017, la production totale de fromages sous indication géographique (IG) ou STG dans l’UE s’élève à 1,2 million de tonnes et représente 9,03 milliards d’euros de ventes, contextualise le Cnaol. Il s’agit de fromages sous AOP à plus de 80 %. »
La France est le deuxième plus gros producteur européen de fromages sous IG, derrière l’Italie et devant les Pays-Bas. L’Italie concentre 44 % du chiffre d’affaires européen, grâce notamment au Parmigiano Reggiano et à la Mozzarella di Bufala Campana. La France pèse pour 21 % des ventes du vieux continent. Enfin, les Pays-Bas représentent 17 % des ventes, faisant suite à l’enregistrement du Gouda Holland en tant qu’IGP en 2010.