« Un secours pas comme les autres. » La gendarmerie de la Savoie est intervenue en urgence pour sauver sept génisses perdues au sommet du col du Petit-Saint-Bernard à plus de 2 500 mètres d’altitude. « Le lundi 28 septembre, on a été contactés par un éleveur de la vallée de Bourg-Saint-Maurice qui nous informait qu’il avait des génisses bloquées dans la neige, raconte à La France Agricole Patrice Ribes, chef d’escadron du P.G.H.M. de Savoie, le service de secours de haute de montagne. Face aux importants cumuls de neige, il avait besoin du concours des militaires pour effectuer la trace et analyser le risque avalancheux. »
« On n’a rien pu faire »
Tout a commencé le jeudi 24 septembre 2020. « Le soir, avant qu’il ne neige, on a rassemblé nos 150 bêtes au plus bas de la montagne pour les avoir sous la main », relate l’éleveur François Fudraz à La France Agricole. Et comme prévu, dès le vendredi, la tempête Alex s’est déclarée. « On n’a rien pu faire, il a neigé. »
C’est donc deux jours plus tard le dimanche, une fois le troupeau de nouveau rassemblé, que l’éleveur a vu que sept de ses génisses étaient remontées au sommet toutes seules. Mais les conditions climatiques ne lui permettaient pas d’aller seul les secourir. « L’éleveur avait vraiment peiné à faire la trace dans la neige et là il ne se sentait pas de remonter pour aller chercher les dernières génisses », explique le chef d’escadron Patrice Ribes.
Le lundi après-midi, alors que le brouillard ne permettait toujours pas de repérer l’alpage, François Fudraz décide de solliciter l’aide du service de secours de haute montagne. « On n’a même pas pu savoir si elles avaient bougé », commente-t-il.

Six génisses retrouvées, une manquante
Sollicités par l’éleveur inquiet, deux militaires du P.G.H.M. ont pris la direction du col, dès le mardi matin, où les attendaient le vacher et son fils. Tous les quatre, ils sont remontés chercher les « fugueuses ».
« C’était pour nous aider, on ne savait pas là-haut combien il y aurait de mètres de neige », explique l’éleveur. Et c’est à la faveur d’une éclaircie qu’ils ont pu repérer vers 2 550 mètres d’altitude le groupe de génisses qui « avaient l’air en forme. Elles avaient juste faim », poursuit-il. Sauf qu’il en manquait toujours une. Si les six vaches et leurs sauveteurs sont redescendus sans encombre, une s’était égarée.
« On ne sait pas pourquoi elle était seule, peut-être qu’un loup s’est immiscé au milieu, c’est possible. » Fort heureusement, après dix jours à errer seule en haute montagne, la septième génisse a été retrouvée hier, le 5 octobre 2020. Et « tout le monde va bien », relativise François Fudraz, enfin rassuré.
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